«Le jumelage booste la coopération décentralisée»
Élément clé dans le développement de la région de l’Oriental, l’Agence de développement de l’Oriental est, selon son directeur Mohammed Mbarki, un catalyseur de synergies.
En marge de la visite de Martine Aubry à Oujda, à l’occasion du bilan du jumelage de Lille et d’Oujda, Mbarki livre au Reporter ses impressions sur le développement de la Région et sur ce jumelage.
Martine Aubry n’a pas cessé de rappeler la portée humaine d’un jumelage. Vous aussi?
C’est vrai. J’estime qu’un jumelage, c’est aussi un échange humain, ce que nous avons souvent tendance à oublier. D’autant plus que cet échange humain est particulièrement symbolique dans ce cas entre Oujda et Lille où il y a une vingtaine de milliers d’Oujdis, comme il y a énormément de Lillois d’origine oujdie qui vivent ici. Donc, il y a beaucoup d’échanges et, quand Martine Aubry se promène dans les rues, elle est souvent saluée par les gens, même par des enfants qui l’appellent par son prénom. C’est ce qui a amené le maire d’Oujda à dire aux gens: «Je suis «le» Martine Aubry d’Oujda». C’est dire tout ce que cela induit comme effet d’entraînement, de relations économiques. Nous avons donc essayé de booster cette coopération décentralisée en lançant toute une série de grands projets dynamisant la technopole et les zones industrielles de la région, de façon plus générale, mais également en réfléchissant au lancement de projets plus emblématiques, comme la réhabilitation de la gare d’Oujda, première gare du Maroc.
Quel rôle pourra donc jouer, dans ce cas précis, votre Agence?
L’Agence est mise au service de la Région. Elle appuie et assiste les porteurs de projets. N’empêche que, quand on nous le demande, on peut faire du portage de projet. Mais l’Agence est plutôt un catalyseur de synergies: elle suit les projets. Quand il y a développement, il faut dire que c’est grâce surtout à la feuille de route que nous avons, qui est l’initiative royale de développement. C’est grâce aussi au suivi effectif de Sa Majesté, chaque année, qui nous permet de corriger le tir, d’accélérer, de rectifier et de continuer sur la lancée. C’est une impulsion dynamique appelée aujourd’hui à s’accélérer d’elle-même et è générer sa propre énergie.
Cette impulsion ne risque-t-elle pas de se confronter à des problèmes de mauvaise gouvernance et de faible gestion de la chose locale?
Les problèmes de gouvernance sont aujourd’hui des problèmes fondamentaux, parce que les ressources sont ce qu’elles sont. Il est démontré qu’une bonne gestion et une bonne gouvernance des ressources locales, ainsi qu’une bonne gestion des hommes, des flux des ressources et des richesses permettent d’accélérer le développement. Je crois que nous sommes dans une phase où nous devons réfléchir à améliorer nos performances en termes de gestion pour améliorer notre attractivité et notre compétitivité. Nous avons tout ce qu’il faut en termes d’approche et de stratégie. Nous avons des plans nationaux et une territorialisation intelligente de ces plans. Nous avons des réformes institutionnelles et constitutionnelles fondamentales et nous sommes en avance sur tout cela. Sur le plan de la pratique et de l’application, par contre, nous prenons beaucoup de retard. Cependant, je pense que tout le monde en est aujourd’hui conscient. Tout le monde se met au travail et nous sommes en train de rattraper ce retard. Je crois que nous sommes sur la bonne voie. Je suis très optimiste.
Propos recueillis par NES, Hamid Dades