31ème Sommet de l’Union Africaine : Un message royal d’engagement et de sincérité

La lutte contre la corruption doit être érigée en priorité, car il s’agit du plus grand obstacle au développement économique et social et à l’épanouissement de la jeunesse, a affirmé SM le Roi Mohammed dans un message adressé au 31ème Sommet de l’Union Africaine (UA), dont les travaux se sont tenus les 1er et 2 juillet 2018 à Nouakchott, en Mauritanie.

Le message royal, adressé à l’occasion de la tenue de la session  ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, dimanche 1er juillet 2018, a insisté sur le fait que la lutte contre la corruption nécessite un engagement politique sincère, une action publique soutenue et une forte implication civique de tous les intervenants et acteurs concernés par ce fléau. SM le Roi a relevé, en outre,  que ce fléau n’est pas une fatalité africaine, ne représente pas l’apanage du continent et constitue «un phénomène mondial qui sévit dans les pays du Nord, comme dans ceux du Sud, ce qui risque de mettre à mal la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD), décidés à l’échelle internationale».

La lutte contre la corruption requiert donc une mise en synergie de toutes les expériences et les expertises, dans le cadre d’une vision commune que partagent tous les partenaires, a poursuivi le Souverain, notant que cette lutte «ne peut en aucun cas devenir une nouvelle forme de domination et de pression» et que «le bien de nos peuples passe par la prévention et la responsabilisation de tous les acteurs de nos sociétés».

Les mesures proposées pour en venir à bout

Evoquant l’action du Royaume en matière de lutte contre la corruption, Sa Majesté a fait observer que le Maroc avait pris conscience des effets dévastateurs de ce fléau et décidé de ne ménager aucun effort pour venir à bout de ce phénomène. «Ayant ratifié, en 2007, la Convention des Nations Unies contre la corruption, le Maroc a développé son arsenal institutionnel et juridique. Ainsi, nous nous sommes mis en conformité avec les standards internationaux», a rappelé SM le Roi, ajoutant que, pour canaliser et ordonner ces efforts, «le Maroc s’est doté, en 2015, d’une Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption et a créé la Commission nationale anti-corruption, chargée d’assurer la mise en œuvre de cette stratégie».

Cette dernière vise, comme l’a rappelé le Souverain, à inverser, à l’horizon 2025, la tendance de manière visible et irréversible, à renforcer la confiance des citoyens et à améliorer l’intégrité et le climat des affaires, tout en renforçant le positionnement du Royaume à l’international. «Devenue institution constitutionnelle, l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption, a récemment vu ses prérogatives élargies et sa mission de veille renforcée», a-t-il précisé, assurant que cette instance renforcera, conformément à la nouvelle législation, l’action pluridimensionnelle menée concomitamment par le gouvernement et le pouvoir judiciaire, en ce domaine. Le Souverain a, à cette occasion, souligné que la corruption est un mal endémique qui ronge les sociétés, mine les efforts qui conduisent vers l’émergence et grève le pouvoir d’achat des citoyens, notamment des plus pauvres, notant que dans certains secteurs d’activité, elle représente 10% du coût de production. «La corruption pervertit les règles de la démocratie et sape l’Etat de droit; elle dégrade la qualité de vie et favorise la criminalité organisée, l’insécurité et le terrorisme», a dit SM le Roi, faisant remarquer que dans le combat sans relâche contre ce fléau, «certains pays de notre continent -et ils sont nombreux- obtiennent de meilleurs résultats que d’autres, parfois plus développés. Ces modèles nous engagent tous à suivre la même voie».

Les réformes institutionnelles entreprises au sein de l’Union Africaine (UA) contribueront également à faire émerger une culture de lutte contre ce fléau, a estimé le Souverain, se disant convaincu que le Président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, désigné «Champion africain de lutte contre la corruption» à l’occasion du 30ème  sommet de l’UA, marquera de son sceau cette nouvelle étape. «Je connais sa détermination, sa capacité à convaincre et à fédérer pour créer l’élan nécessaire, pour traquer toutes les formes et les pratiques de corruption à tous les niveaux», a conclu SM Mohammed VI.

ML