3ème Meeting sur l’information financière : Les instruments financiers alternatifs

3ème Meeting sur l’information financière : Les instruments financiers alternatifs

Le Meeting sur l’information financière fraye son chemin pour devenir un rendez-vous incontournable des professionnels et experts de la finance.

Œuvre de la Bourse de Casablanca, Maroclear –que dirige Fathia Bennis- et Finances News Hebdo –dont la Directrice, Fatema Zohra Ouriaghli est la cheville ouvrière de l’évènement- cette rencontre en est cette année à sa 3ème édition, laquelle a été entièrement consacrée aux instruments financiers alternatifs, lancés récemment au Maroc pour accompagner le développement économique du Royaume. Notamment la finance participative et la finance verte.

En effet, sous le thème «Instruments financiers alternatifs: Finance verte et finance participative, leviers de croissance pour le Maroc», un ensemble de problématiques relevant de ces deux sujets ont été débattus lors de cette rencontre, marquée par l’intervention d’éminents orateurs, avec une remarquable modération de la journaliste, Farida Moha.

Thèmes d’actualité, la flexibilité du dirham et la fiscalité ont également été discutées en tant que mesures d’accompagnement pour les différents produits alternatifs. En somme, cette 3ème édition du Meeting sur l’information financière a été une réussite. Outre le fait qu’elle a été ponctuée par la participation d’environ 300 personnes, dont des opérateurs, des régulateurs, des professionnels et des experts, elle a été une occasion propice à tout ce monde pour discuter de ce secteur récemment lancé au Maroc.
Il y a lieu de rappeler, dans ce cadre, qu’en janvier 2017, Bank Al-Maghrib a autorisé cinq banques marocaines (CIH Bank, BMCE Bank of Africa, Banque centrale populaire, Crédit agricole du Maroc et Attijariwafa bank) à exercer l’activité bancaire participative.
Ces banques peuvent ainsi commercialiser les produits bancaires dits alternatifs, notamment Mourabaha, sukuks et produits assimilés…
Murabaha est «un contrat de vente aux termes duquel un vendeur vend un actif à un financier islamique qui le revend à un investisseur, moyennant un prix payable à terme (vente à tempérament)». Les sukuks et les produits financiers assimilés sont des «titres représentant pour leur titulaire un titre de créances ou un prêt, dont la rémunération et le capital sont indexés sur la performance d’un ou plusieurs actifs par l’émetteur».

Plus qu’un secteur complémentaire

Selon  Mohamed Boussaid,  ministre de l’Economie et des Finances, la finance participative étoffera l’offre de financement existante et dynamisera la demande pour permettre à de nouveaux besoins de trouver des offres adaptées. Il s’agit, a  affirmé Boussaid, d’un secteur complémentaire aux secteurs conventionnels, permettant de développer de nouveaux instruments financiers, afin de drainer plus d’épargne et compléter la panoplie des produits offerts par le système bancaire marocain. Toutefois, le ministre a souligné que la finance participative est un chantier lourd qui a nécessité des années de maturation et de réflexion, pour la mise en place du cadre réglementaire. Et Boussaid de noter que la finance participative devrait offrir des solutions d’épargne et de financement adaptées aux besoins spécifiques des ménages et des petites et moyennes entreprises.
D’après le responsable, le système bancaire marocain est un système fort, solide et innovant. Il a de grandes ambitions continentales, vu sa présence importante dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne.
L’introduction de la finance participative dans le système bancaire marocain est une consécration de la volonté du Royaume de faire du Maroc un hub financier régional et continental, a relevé le ministre. Evoquant la finance verte, Boussaid a appelé à multiplier les efforts pour favoriser l’émergence d’une finance verte sur le plan régional et continental.

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Ce qu’en pensent les professionnels

Pour sa part,  Karim Hajji, Directeur général de la Bourse de Casablanca, a souligné que les banques participatives offrent une source stratégique de développement pour le marché financier et une réelle opportunité pour favoriser l’émergence d’une industrie financière forte et solide.
Les premiers agréments des banques participatives, délivrés récemment par la Banque centrale à certaines banques, ont ouvert ainsi de nouvelles perspectives de développement au système bancaire national. C’est la raison pour laquelle le gouvernement marocain est en train d’émettre des sukuks qui devraient contribuer au développement de la banque participative, a-t-il aussi noté. Ces instruments apportent également des solutions alternatives pour le financement des projets portés aussi bien par l’Etat que par le secteur privé, par l’émission d’obligations participatives.

La finance participative offre également des solutions d’épargne et de financement adaptés aux besoins spécifiques exprimés par une partie de la population marocaine, a noté le DG de la Bourse, faisant observer qu’elle permettra, sans aucun doute, d’attirer des investissements directs étrangers, notamment de la part des investisseurs des pays du golfe qui préfèrent investir au Maroc, à travers des instruments de finance participative. Par ailleurs, Hajji a mis l’accent sur le rôle de taille que joue la finance verte dans la promotion du développement durable, à travers le financement de projets ayant trait à l’adaptation aux changements climatiques et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
De son côté, Brahim Benjelloun Touimi, Directeur général exécutif de BMCE Bank of Africa, a souligné que la finance participative constitue un dispositif d’inclusion financière, vu qu’elle permet d’étoffer l’offre de financement existante et de répondre aux besoins des Marocains intéressés par les produits bancaires islamiques.
Il s’agit d’un marché en pleine expansion, où les banques participatives présentent de belles perspectives de croissance et de développement, a-t-il dit. Et de préciser que la finance participative dispose d’une éthique spécifique qu’est l’éthique islamique, telle qu’elle est consignée dans la loi marocaine et édictée dans la réglementation de la banque centrale, le tout dans le cadre des institutions du Royaume. De ce fait, elle apportera, selon Benjelloun, une réponse effective et appropriée à une tranche significative de particuliers et d’entreprises et contribuera, au même titre que la finance conventionnelle, à la poursuite de la bancarisation du pays, à la croissance et au développement économique.
Après avoir rappelé les étapes de mise en place de la finance participative au Maroc, à travers l’expérience même de CIH Bank, Ahmed Rahhou, président du Groupe, a ajouté un autre élément au débat, en relevant le rôle de la digitalisation, cheval de bataille actuel du groupe qu’il dirige, dans le soutien de la finance participative. Rahhou a ainsi fait savoir que la filiale participative de son  groupe «Umnia Bank» disposera des mêmes services de la banque digitale que la banque mère, CIH Bank. Et de souligner que le digital est un choix stratégique pour le Groupe qui croit que c’est l’avenir de la banque. Umnia Bank sera donc une banque digitale, avec une présence sur le mobile et sur internet et la possibilité de gérer ses comptes comme on le fait pour la banque classique, sauf que ça sera pour une offre participative, a-t-il relevé, pour affirmer que ce choix, pour Umnia Bank, n’est pas seulement un complément de la faiblesse éventuelle du réseau de cette filiale, qui ne comportera qu’une dizaine d’agences à son lancement. L’ambition d’ouvrir plus d’agences pour Umnia Bank est très forte, mais ça se fera progressivement pour le démarrage. La banque se limitera à la couverture de l’essentiel des grandes villes du Royaume.
Il est à noter, enfin, qu’au menu de ce rendez-vous (qui tirait son importance du fait qu’il avait réuni l’ensemble des acteurs concernés par la finance verte et la finance participative pour initier un large débat, se nourrir des expériences des uns et des autres et proposer des pistes qui permettront de consolider une dynamique déjà engagée), figuraient trois panels sur: «Finance participative: état des lieux, réglementation et pistes de développement», «Finance verte: perspectives et ambitions» et «Mesures d’accompagnement: fiscalité et flexibilité du dirham». De plus, comme cela a été fait l’an dernier, les initiateurs, ont annoncé que les recommandations qui ont sanctionné les travaux du Meeting vont être consignées dans un «livre blanc».

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