L’Otan continuant à avancer à l’est et se rapprochant toujours plus des frontières de la Russie, la possibilité d’une confrontation militaire revient en Europe et «les intérêts fondamentaux» de la sécurité russe sont concernés, a constaté Sergueï Lavrov au Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’OSCE, à Stockholm.
«L’architecture de stabilité stratégique s’effondre rapidement, l’Otan refuse un examen constructif de nos propositions visant à désamorcer les tensions et prévenir des accidents dangereux. Au contraire, l’infrastructure militaire de l’Alliance se rapproche des frontières russes […] Le scénario cauchemardesque d’une confrontation militaire revient», a-t-il indiqué. Kiev et les pays occidentaux manifestent ces derniers temps leur inquiétude face au renforcement d’«actions agressives» de la Russie aux frontières de l’Ukraine. Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, avait expliqué que la Russie déplaçait ses troupes sur son territoire comme elle l’entendait.
Selon lui, cela ne menace ni ne devrait inquiéter personne. Dans ce contexte, la Russie préconise l’élaboration avec l’Otan «d’accords à long terme» excluant «tout avancement ultérieur de l’Alliance vers l’est» et le déploiement d’armements près des frontières russes, a déclaré ce 2 décembre le ministère russe des Affaires étrangères. En Suède, les ministres américain et russe ont multiplié les avertissements, tout en assurant vouloir résoudre la crise ukrainienne par la diplomatie.
«Nous sommes profondément préoccupés par les plans de la Russie en vue d’une nouvelle agression contre l’Ukraine», a lancé Antony Blinken à côté de Sergueï Lavrov, reprenant ses accusations de la veille lorsqu’il avait évoqué pour la première fois des «preuves» de tels préparatifs d’invasion. «Si la Russie décide de continuer sur la voie de la confrontation, elle subira de graves conséquences», a-t-il prévenu, après avoir menacé de douloureuses sanctions économiques. Antony Blinken a énuméré, sous le regard désapprobateur de Sergueï Lavrov, les griefs à l’égard de Moscou sur le non respect des accords de Minsk censés régler le conflit dans l’est de l’Ukraine entre les forces de Kiev et les séparatistes pro-russes.
P. Zehr