L’expérience et les efforts du Maroc en matière de lutte contre la corruption ont été mis en avant, mardi à Charm El-Cheikh, en marge des travaux de la 9ème session de la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Intervenant, par visioconférence, lors de la deuxième journée de la Conférence de cinq jours, le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la Corruption (INPPLC), Mohamed Bachir Rachdi a mis en exergue l’engagement effectif du Maroc, avec force et conviction, dans la dynamique internationale de lutte contre la corruption.
Cet engagement, explique-t-il, se traduit par le soutien des efforts visant la mise en oeuvre et l’application des dispositions de la convention onusienne, à travers la participation active du Royaume à toutes les sessions de la Conférence, ainsi que l’organisation de la 4ème session, qui a été marquée par l’adoption de la “Déclaration de Marrakech pour la lutte contre la corruption”.
Dans ce sens, M. Rachdi a fait savoir que le Maroc a entrepris un ensemble de mesures ayant abouti à de nombreux acquis juridiques et institutionnels réalisés depuis la révision de la constitution en 2011, citant notamment l’indépendance du ministère public, la création de l’inspection générale du pouvoir judiciaire et le renforcement des rôles des instances de gouvernance.
Le responsable a également mis l’accent sur la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (2016-2025), qui a été élaborée et mise en oeuvre selon une approche participative, faisant savoir qu’elle a été renforcée et restructurée suite à une évaluation objective, pour qu’elle comprenne, à partir de 2022, un ensemble de priorités relatives notamment à la transformation numérique, au contrôle, aux commandes publiques et à la probité du secteur privé.
De même, la loi relative à l’INPPLC a été promulguée, a-t-il fait savoir, expliquant que l’Instance est une institution constitutionnelle indépendante dotée de larges prérogatives, tant au niveau de la définition des orientations stratégiques de la politique nationale en la matière et la garantie de leur mise en oeuvre, qu’au niveau des enquêtes et investigations dans les affaires de corruption.
Ces politiques ont été renforcées après l’approbation par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du nouveau modèle de développement, qui repose sur les principes de la complémentarité entre un Etat fort et une Société forte, la primauté de l’intérêt général et le renforcement des valeurs d’éthique et d’intégrité, a ajouté M. Rachdi.
La tenue de cette conférence coïncide avec la commémoration du 10ème anniversaire de la Déclaration de Marrakech, a-t-il souligné, estimant qu’il s’agit d’une occasion pour réaffirmer l’engagement international envers la priorité donnée à la lutte contre la corruption, eu égard à son rôle dans l’assèchement des foyers de corruption et le développement des comportements individuels et collectifs.
Le Maroc aspire à ce que les travaux de cette session aboutissent à l’adoption du projet de résolution qu’il présentera au sujet de la lutte contre la corruption, a poursuivi M. Rachdi, faisant observer que ledit projet ouvrira un nouvel horizon pour la Déclaration de Marrakech, notamment en ce qui concerne l’adéquation des stratégies nationales aux situations de crise et l’établissement de la lutte contre la corruption en tant que pilier du plan de développement inclusif et durable.
Cette session se tient dans des circonstances particulières, marquées par la propagation de la pandémie de Covid-19 et ses répercussions sur la gestion de la chose publique et les risques d’apparition de nouveaux foyers de corruption, a-t-il souligné, notant que les effets de la pandémie risquent de compromettre les efforts de la lutte contre la corruption, au regard des défis que devraient rencontrer les instances de contrôle et les autorités judiciaires dans la lutte contre la corruption.
Cette conférence est le plus grand événement mondial permettant de débattre des questions liées à la corruption et est un rendez-vous clé pour une réflexion collective, a affirmé M. Rachdi, ajoutant que les participants sont appelés à élaborer une vision concrète en vue d’ouvrir un nouvel horizon pour les différents pays afin qu’ils développent leurs politiques et programmes nationaux, et ce à travers une approche intégrant les spécificités et les besoins de la gestion des conditions exceptionnelles.
La 9ème session de la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption, dont les travaux ont été lancés lundi sous format hybride, rassemble environ 2.700 participants, dont des chefs d’État et de gouvernement, des représentants d’organisations régionales et de la société civile, des universitaires, des chercheurs et des représentants du secteur privé.
Cette conférence bisannuelle rassemble les États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption pour examiner sa mise en œuvre et discuter des moyens à même de renforcer la lutte contre la corruption.
Outre M. Rachdi, le Maroc est représenté à cette conférence par une délégation qui comprend l’ambassadeur représentant permanent du Maroc à Vienne, Azzeddine Farhane et l’adjoint de l’ambassadeur du Maroc au Caire, Abderrazak Dinar.
LR/MAP