Le ministre de la santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, a assuré, lundi à Rabat, que toutes les mesures proactives et d’urgence nécessaires en faveur des populations confrontées à la vaque de froid et des chutes de neige.
En réponse à une question orale à la Chambre des représentants sur ”les mesures prises pour atténuer les effets du froid en faveur des personnes malades et les femmes enceintes dans les zones montagneuses et reculées”, le ministre a souligné que conformément aux Hautes Orientations Royales, le ministère de la santé prend des mesures à titre préventif et exceptionnel visant à fournir une assistance médicale aux populations dans lesdites zones.
Des mesures, a-t-il précisé, qui s’inscrivent dans le cadre du programme de réduction des disparités territoriales et sociales dans le monde rural et les zones montagneuses (2017-2023), au financement duquel le ministère apporte une contribution de l’ordre de 1 milliard de dirhams, ajoutant que l’opération ”Riaya” est lancée chaque année en faveur des populations exposées à la vague de froid dans 29 provinces réparties sur 9 régions.
Il a aussi fait savoir qu’une cellule centrale au service des urgences et des hospitalisations à l’administration centrale au ministère veille au suivi et à la coordination, outre la publication d’une circulaire ministérielle incitant les directions régionales de la santé et de la protection sociale à mettre en œuvre les mesures prises, dont la mise en place d’une cellule provinciale de veille ainsi que l’activation du plan d’urgence provincial concernant les provinces où sévit la vague de froid.
Parmi les mesures prises, il a cité l’activation du système de garde 24/24 dans les centres de santé basés dans les zones concernées avec à l’appui des équipes de soutien et des réservistes ainsi que la mobilisation des services des urgences, y compris les services mobiles d’urgence et de réanimation aériens et terrestres, outre le renforcement des services des urgences dans les hôpitaux (personnel soignant et technique, médicaments…), la mobilisation des ambulances ainsi que l’activation du système de garde.
À cela s’ajoute un planning de mobilité des unités médicales dans les douars confrontés à la vague de froid et à la chute de neige avec une attention toute particulière pour l’état de santé des femmes enceintes, lesquelles sont prises en charge bien avant leur accouchement dans les maternité proches de leurs habitations et ce, en coordination avec les autorités locales, a-t-il fait savoir.
À une autre question orale sur ”le manque du personnel médical dans le monde rural”, le ministre a affirmé que son département déploie des efforts considérables dans le cadre de la matérialisation du plan national de promotion de la santé dans le monde rural, notamment en vue de combler les carences en ressources humaines.
Il a noté, à ce propos, que son département accorde la priorité au centre de santé ruraux sur le plan de l’affectation des nouveaux postes budgétaires, relevant que l’année 2020 a été marquée par l’affectation de 582 professionnels de santé (98 médecins, 484 infirmiers et techniciens médicaux), soit un pourcentage annuel de 40 % pour les médecins et 70 % pour les infirmiers exerçant dans les centres de santé ruraux.
Il a aussi évoqué la prise de mesures provisoires, dont l’affectation de médecins privés ou publics pour une période d’une semaine dans les centres de santé fermés ou ne disposant pas de médecins généralistes, la révision en hausse du nombre des étudiants dans les établissements de formation aux métiers de santé, surtout dans des spécialités nouvelles comme la santé communale, outre l’augmentation des postes réservés aux médecins internes tout comme pour la capacité d’accueil des facultés de médecine pour un plus grand nombre de médecins généralistes dans les prochaines promotions et ce, en coordination avec le ministère de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Le ministre a, par ailleurs, affirmé qu’il a été procédé, face à l’épidémie du Covid-19, au renforcement du personnel soignant et technique à travers la prise d’une batterie de mesures, notamment le recours au volontariat et aux services des médecins privés ainsi que les médecins militaires et para-militaires, outre l’appel en renfort des médecins retraités ainsi que le redéploiement des professionnels de la santé selon l’état épidémiologique de chaque région.
Et d’assurer que le ministère de la santé et de la protection sociale poursuit son action avec l’objectif de remédier au déficit chronique en ressources humaines avec à l’appui un programme de formation adaptée selon les attentes et les besoins de chaque région, ainsi que la promotion du partenariat avec le secteur privé dans un cadre contractuel, l’acquisition des services sanitaires ou encore le développement de la télémédecine.
Il a aussi indiqué que son département table sur une matérialisation judicieuse du programme médical régional en faveur de la promotion de la mobilité des cadres médicaux ainsi que la régionalisation de l’emploi dans le secteur médical.
Grâce à toutes ces mesures, le monde rural compte à ce jour 6.629 professionnels de la santé, dont 948 médecins, 5.540 infirmiers et 141 techniciens et administratifs, a-t-il conclu.
LR/MAP