D’une crise sanitaire, la pandémie due au nouveau Coronavirus (Covid-19) a évolué vers une crise économique qui a particulièrement impacté le monde du travail.
Dès l’apparition du premier cas d’infection au Covid-19 sur son sol, (2 mars 2020), le Maroc a tout fait pour éviter une dégradation de la situation sanitaire au niveau national. La première de ces mesures a été le confinement sanitaire qui a duré 4 mois (mars- juin 2020). Dans ce contexte, plusieurs entreprises ont dû interrompre, totalement ou partiellement, leurs activités. Pour atténuer l’impact économique et social de la crise Covid, le Royaume a pris une série de mesures pour soutenir les secteurs les plus touchés par cette crise sanitaire inédite qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui.
Des mesures immédiates et concrètes
Conscient de la nécessité de trouver des solutions durables à la problématique de l’emploi au Maroc, le gouvernement Akhannouch, entend lancer dès début 2022, un plan visant à garantir des emplois temporaires à 250 000 jeunes marocains. Baptisé «Awrach», ce nouveau programme auquel un budget de 2,25MMDH sera alloué, profitera, sur une période de deux ans (2022-2024), à un total de 250.000 Marocains au niveau de l’ensemble des villes et régions du Royaume, dans le cadre de chantiers temporaires. Il s’agit également du programme «Forsa», doté d’un budget de 1,25MMDH, visant à accompagner les porteurs de projets et les petites entreprises. En parallèle, le gouvernement compte soutenir l’entreprenariat et l’initiative privée en donnant un nouvel élan au programme «Intelaka», lancé par SM le Roi Mohammed VI en 2020. Il s’agit d’un des piliers du programme de Relance de l’économie nationale, qui s’articule également sur le soutien aux entreprises nationales et aux projets productifs, par le biais du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Sans oublier l’adoption de la politique nationale de l’environnement des affaires 2021-2025 qui vise, entre autres, à qualifier le capital humain et renforcer les mécanismes d’accompagnement des entreprises nationales.
Pour sa part et à l’issue de la réunion de son Conseil d’Administration, tenue le 29 décembre 2021, l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) a dévoilé son plan d’action 2022. Ce dernier prévoit, un accompagnement de la croissance économique par la satisfaction des besoins en compétences des secteurs, des entreprises et des investisseurs, à travers les mesures de promotion de l’emploi et les prestations fournies aux employeurs, aux chercheurs d’emploi et aux porteurs de projets. Ainsi, le bras armé de l’Etat dans le secteur de l’emploi, envisage au cours de cette année, d’assurer l’insertion économique de plus de 120.000 chercheurs d’emploi, améliorer l’employabilité de plus de 35.000 jeunes chercheurs d’emploi, accompagner 6.500 porteurs de projets d’entreprenariat et contribuer à la création de 2.600 Très Petites Entreprises (TPE) et Activités Génératrices de Revenus (AGR). Il s’agit également de faire bénéficier 150.000 chercheurs d’emploi des prestations de conseil et de recherche d’emploi et de positionner plus de 100.000 chercheurs d’emploi par rapport à un emploi métier.
Mohcine Lourhzal
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HCP
Le chômage baisse légèrement au T3 2021, mais…
Le taux de chômage a décru de 0,9 point entre les troisièmes trimestres de 2020 et de 2021, passant de 12,7% à 11,8% au niveau national, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Cette baisse est partagée entre les deux milieux de résidence, relève le HCP dans une note d’information relative à la situation du marché de travail au T3-2021, précisant que ce taux de chômage est passé de 16,5% à 16% dans les villes et de 6,8% à 5,2% dans la campagne. Ce taux a enregistré une diminution d’environ 1 point parmi les hommes, de 11,4% à 10,4%, et les femmes, de 17,6% à 16,5%. Il a connu une baisse de 1,3 point parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, passant de 32,3% à 31%. Après deux trimestres consécutifs de hausse, le chômage a connu une légère baisse au troisième trimestre de 2021, à la faveur notamment de la relance constatée dans plusieurs secteurs économiques, ce qui donne une lueur d’espoir concernant un retour au taux d’avant crise pandémique, en dépit de l’impact du Covid-19 et ses variants, notamment Omicron, sur certains secteurs comme le tourisme.