Le président américain Joe Biden a apporté mardi son soutien inconditionnel à la modification des règles du Sénat pour permettre l’adoption d’une législation fédérale sur le droit de vote à la majorité simple au lieu du seuil de 60 voix.
Par le passé, M. Biden, qui a passé 36 ans au Sénat, s’était montré réticent à l’idée de supprimer le « filibuster », une mesure qui empêche l’adoption des législations dans cette chambre sans une majorité de 60 voix sur 100.
Mais dans un discours à Atlanta mardi, le président américain a clairement indiqué qu’il était favorable à la modification des règles du Sénat « quelle que soit la manière dont elles doivent être modifiées pour empêcher une minorité de sénateurs de bloquer l’action sur les droits de vote« .
« Malheureusement, le Sénat des Etats-Unis, conçu pour être le plus grand organe délibérant du monde, n’est plus que l’ombre de lui-même. Cela ne me donne aucune satisfaction de dire cela en tant qu’institutionnaliste, en tant qu’homme qui a eu l’honneur de servir au Sénat« , a déclaré M. Biden.
« Mais en tant qu’institutionnaliste, je crois que la menace qui pèse sur notre démocratie est si grave que nous devons trouver un moyen de faire passer ces projets de loi sur le droit de vote », a-t-il martelé.
Le locataire de la Maison Blanche a présenté la lutte pour le droit de vote comme une question d’importance historique, suggérant que les législateurs doivent décider s’ils veulent « être du côté d’Abraham Lincoln ou de Jefferson Davis« , en référence à l’ancien président des Etats-Unis et au président de la Confédération, respectivement.
M. Biden a demandé au Sénat de faire avancer deux textes de loi fédéraux sur le droit de vote : la « Loi sur la liberté de vote » et la « Loi sur l’avancement du droit de vote John Lewis ». Il a décrit ces deux mesures comme des remèdes aux efforts déployés par les législatures d’Etat dirigées par les républicains pour adopter des lois rendant plus difficile le vote de certains groupes, notamment les minorités.
M. Biden a fait valoir que les deux projets de loi s’attaqueraient directement à certains projets de loi adoptés l’année dernière au niveau des Etats pour rendre le vote par correspondance plus difficile et donner plus d’autonomie aux élus pour le comptage des bulletins de vote.
Le leader de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, a déclaré la semaine dernière que le Sénat voterait sur les changements de règles concernant le filibuster avant la Journée Martin Luther King Jr. le 17 janvier.
Toutefois, les sénateurs démocrates centristes Joe Manchin et Kyrsten Sinema demeurent farouchement opposés à toute suppression du filibuster. Or, les démocrates ont besoin de l’ensemble de leurs voix, soit 50, pour pouvoir utiliser cette option dite « nucléaire ».
LR/MAP