Le Congrès du Fatah, le principal mouvement de l’OLP, vient de se réunir à Ramallah pour la première fois depuis sept ans et il vient de réélire à sa tête Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne qui a 81 ans. Ce qui en dit long sur la paralysie du processus politique en Palestine et sur l’impasse de la relation avec Israël. Les jeunes Palestiniens, qui ont 18 ans aujourd’hui, n’ont jamais connu au pouvoir que Mahmoud Abbas depuis la mort d’Arafat en 2004. Il est le patron du Fatah, mais aussi de l’OLP et de l’Autorité palestinienne et tous les pouvoirs exécutifs sont concentrés entre ses seules mains. L’occupation israélienne de l’armée et des colons ne laisse à Mahmoud Abbas qu’un contrôle sur à peine 40% de la Cisjordanie, tandis qu’à Gaza, c’est le Hamas, la faction islamiste rivale qui contrôle le territoire, entièrement encerclé par Israël et totalement dépendant de l’Etat hébreu pour son approvisionnement et son économie. Il existe en revanche des voix plus fortes au sein même du Fatah et, en dehors, celles qui viennent notamment de la société civile et qui réclament d’abord un énorme effort contre la corruption qui continue de gangrener sérieusement la direction palestinienne, en particulier les cercles les plus proches de Abbas.
Il faudrait qu’Israël, de son côté, fasse preuve d’ouverture pour un retour au processus de paix. Or de ce côté-là, tout est gelé avec Benjamin Netanyahou, lui même otage de ses propres alliés nationalistes et religieux. Et ce n’est pas Donald Trump à la Maison Blanche qui tordra le bras aux dirigeants israéliens pour renégocier une solution à deux Etats. Tout cela ressemble, pour les Palestiniens et pour tous ceux qui souhaitent sortir de cette paix introuvable, à un immense gâchis.
Patrice Zehr