Sept semaines après son lancement, l’offensive pour reprendre Mossoul à l’Etat islamique (EI) est loin d’être achevée.
Si elles avancent, les forces irakiennes, appuyées par la coalition internationale, font face à une résistance acharnée et préparée. La bataille pourrait durer jusqu’à fin janvier, a déclaré le général Joe Votel, le chef des forces américaines au Moyen-Orient. Au moins 2.000 membres de l’armée irakienne ont été tués en novembre, selon l’ONU. Le bilan a été contesté par Bagdad.
Au total, l’offensive mobilise plus de 100.000 hommes: soldats irakiens, combattants kurdes et miliciens chiites. En face, les estimations font état d’environ 3.000 à 5.000 jihadistes de l’EI dans la ville de Mossoul. Ce sont les membres des forces de contre-terrorisme, des unités formées et équipées par les Etats-Unis, qui sont les plus avancés. Entrés dans Mossoul le 1er novembre, ils ont repris plusieurs quartiers qui s’étalent sur la moitié de l’est de la ville environ. Mossoul est coupé en deux par le cours du Tigre. Mais leur progression est laborieuse, rue par rue. Les convois de blindés n’avancent parfois que de quelques centaines de mètres en une journée, quand ils ne sont pas obligés d’attendre que d’autres unités irakiennes sécurisent leur position. Dans les quartiers libérés, les civils ne peuvent plus compter que sur des distributions d’aide qui restent insuffisantes. Dans les zones toujours contrôlées par l’EI, les habitants sont exhortés par les forces irakiennes à rester chez eux et à ne surtout pas tenter de franchir les lignes de front. Selon l’ONU, plus de 330 civils ont été tués dans la province de Ninive en novembre.
Patrice Zehr