La décision prise par le gouvernement espagnol de reconnaître l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc comme étant la base « la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour la résolution du différend autour du Sahara, « vient réparer une injustice qui n’a que trop duré », a souligné le président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS), Abdelmalek Alaoui.
« La décision espagnole redresse une position que nous avons considérée comme déséquilibrée et injuste pendant des décennies. En somme, l’Espagne vient de réparer une injustice qui n’a que trop duré”, a relevé M. Alaoui dans un entretien au journal électronique espagnol « El Independiente ».
« L’Espagne a finalement compris que la meilleure solution pour résoudre le conflit est le plan d’autonomie marocain, car il s’agit d’une forme d’autodétermination”, a précisé M. Alaoui, ajoutant qu’ « il y a des dynamiques internes à la politique espagnole qui ont sans doute contribué à cette décision».
« Le fait que l’Espagne elle-même ait récemment été confrontée au séparatisme, qu’elle a fermement combattu, a peut-être fait prendre conscience à Madrid qu’il n’est plus possible de défendre en interne une position qui n’est pas compatible avec une doctrine de politique extérieure », a-t-il estimé, notant que « c’est avant tout un souci de cohérence qui a déclenché cette décision, même si des facteurs conjoncturels ont pu intervenir”.
Pour le président de l’IMIS, « Madrid a changé de position parce qu’elle sert ses intérêts, qui sont de reconstruire un partenariat avec un pays pionnier de la région et une porte d’accès à l’Afrique subsaharienne”.
Dans ce sens, M. Alaoui considère que la décision prise par le gouvernement espagnol est “de facto” une reconnaissance de la marocanité du Sahara, précisant que, pour Madrid, « la seule solution est le plan d’autonomie, ce qui exclut donc toute autre solution ».
“Je pense que la lettre de Pedro Sánchez était très claire : l’Espagne souhaite un partenariat renouvelé avec le Maroc et veut mettre fin à toute forme d’ambiguïté afin de construire l’avenir”, a conclu M. Alaoui.
LR/MAP