Le redressement fiscal semble devenir monnaie courante pour bon nombre d’entreprises cotées, dont certaines étatiques. Ce qui impacte les résultats 2016. D’où plusieurs «profit warning».
En effet, la Lydec a trouvé un accord avec la Direction générale des impôts (DGI) pour le règlement d’un redressement fiscal de 120 MDH, suite à un contrôle fiscal relatif aux exercices allant de 2012 à 2015, dont a fait l’objet Lydec début 2016. Le règlement de ce redressement devrait lourdement impacter les réalisations financières de Lydec au titre de l’exercice sortant; ce qui pousse aujourd’hui le délégataire à émettre un profit warning pour alerter le marché. En outre, ce redressement fiscal intervient dans un contexte où les résultats de Lydec étaient déjà, selon la dernière publication financière de la société, attendus en stagnation, voire en baisse.
Et c’est au tour, en ces premiers jours du nouvel an, de Saham Assurance qui se doit d’éponger un redressement fiscal de 130 MDH, suite à un contrôle fiscal portant sur l’impôt sur le revenu (IR), l’impôt sur les sociétés (IS) et la TVA au titre des années 2012, 2013, 2014 et 2015.
Cette charge fiscale exceptionnelle devrait donc impacter les réalisations financières de la compagnie d’assurance au titre de l’exercice 2016. Tout comme, pour le cas de la Lydec, le montant qu’a dû verser Saham Assurance qui est le fruit de négociations avec le fisc.
L’autre entreprise, dont les résultats seront également lourdement impactés par le redressement fiscal, n’est autre que la Centrale Danone. En effet, lors du 1er semestre, les résultats de la laitière n’étaient pas très bons et n’ont pas pu se redresser au second, surtout qu’un redressement fiscal, au titre de ses exercices précédents, a tiré ces résultats vers le bas. Les six derniers mois n’ont pas permis de redresser l’activité. Notons qu’au premier semestre, le résultat d’exploitation courant n’a été que de 156 MDH, contre 273 à la même période en 2013, soit une baisse de près de 43%.
Les filiales de la Caisse de dépôts et de gestion (CDG) n’ont pas non plus échappé au redressement fiscal.
Au-delà du scandale immobilier qui a provoqué un séisme, l’année dernière, au sein de la Caisse de dépôts et de gestion (CDG), il semble que cet organisme étatique affiche d’autres malaises. Les filiales du groupe croulent, depuis plusieurs exercices déjà, sous le poids des redressements fiscaux. Rares sont les activités qui ont échappé au contrôle du fisc.
Les activités immobilières et touristiques ont en effet lourdement affecté les performances du groupe. Ce pôle a engendré un trou de pas moins de 255,6 MDH sur le RNPG. A cela s’ajoute l’important risque que font peser les innombrables redressements fiscaux des filiales. Mais, alors que les redressements fiscaux qui concernent les filiales de la CDG deviennent de plus en plus nombreux, très peu nombreuses aussi sont les sociétés qui provisionnent le montant des redressements. Un constat contraire à toute logique comptable et managériale. C’est le cas par exemple de Med Paper qui a été frappée, en 2013, d’un contrôle fiscal de l’ordre de 3,7 MDH. Ce montant a été, depuis, contesté par la filiale papier de la CDG.
Hamid Dades