Afrique | Nécessité de relancer la recherche sur l’urbanisation

Le Senior Fellow au Policy Center For the New South (PCNS), M’hammed Dryef, a souligné la nécessité de relancer la recherche sur l’ensemble des questions relatives à l’urbanisation.

“La recherche sur les questions de l’urbanisation est à relancer et à renforcer. Une recherche qui touche les questions sociales, politiques et techniques, mais qui doit aussi associer à la fois les chercheurs africains et s’ouvrir à la société dans son ensemble”, a relevé M. Dryef, qui intervenait lors d’un podcast initié par le PCNS en partenariat avec l’Institut français des relations internationales (Ifri), sous le thème “Les villes africaines peuvent-elles être un moteur de développement économique pour l’Afrique ?”.

Il a, dans ce sens, indiqué que la multiplicité des acteurs dans ce secteur ne constitue pas vraiment un obstacle mais plutôt un atout, dans la mesure où l’urbanisation et l’urbanisme, a-t-il dit, “ne sont pas vraiment une affaire de technicien, de politicien ou de gouvernance, mais plutôt une affaire de tous”.

C’est une affaire de citoyenneté, a-t-il poursuivi, qui nécessite la communication de tous et exige de faire fédérer et de faire adhérer l’ensemble des citoyens aux politiques urbaines, notant que toute planification urbaine devrait être située entre décentralisation et déconcentration.

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S’attardant sur le rythme “vertigineux” de l’urbanisation en Afrique, M. Dryef a expliqué que la ville reste “une chance bien maitrisée” et peut sous certaines conditions être une solution et un véritable moteur de développement économique pour l’Afrique, citant à cet effet, l’exemple de la ville de Casablanca.

Il a, par ailleurs, affirmé, qu’il est crucial de trouver des réponses à l’insuffisance des équipements, d’infrastructures et de superstructures dans le milieu urbain, en Afrique, tout en mettant en exergue, l’impératif de mettre en place un modèle de planification et de gestion urbaine adéquat, qui sera à même d’améliorer la bonne gouvernance urbaine dans le continent.

Pour sa part, Sina Schlimmer, chercheuse au Centre Afrique subsaharienne de l’Ifri, a mis en lumière la tendance de croissance démographique rapide des villes africaines en Afrique subsaharienne, notant dans ce sens, que cet enjeu n’est pas uniquement limité au continent africain, mais que la densification des villes est un enjeu auquel nombreuses villes dans toutes les régions du monde sont confrontées.

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Mme Schlimmer a, dans ce contexte, estimé que les défis les plus exposés en matière d’urbanisation, en Afrique, sont la croissance des quartiers informels, ainsi que l’étalement urbain qui provoque une transformation rapide des terres agricoles, notamment en terres résidentiels et les terrains utilisés pour les projets commerciaux.

Après avoir rappelé que d’ici 2050, l’Afrique devrait connaître le taux de croissance urbain le plus rapide du monde, Mme Schlimmer a également tenu à préciser que les enjeux de la croissance des villes africaines sont multiples et surtout “transsectoriels”.

“Il existe des enjeux fonciers et socio-économiques, de transport, d’infrastructures et cette interaction entre ces différents secteurs est très importante”, a-t-elle fait savoir.

Elle a, par ailleurs, expliqué que face aux réalités urbaines de l’Afrique, il est impératif de revoir les divers programmes de planification et apporter par ricochet, les réponses institutionnelles adaptées.

LR/MAP

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