C’est peu dire que la résolution 2334 a provoqué la colère des autorités israéliennes. Celles-ci ont rivalisé d’emphase et de mesures symboliques, feignant de découvrir le consensus international existant depuis des décennies contre la colonisation.
La résolution votée est «biaisée» et «honteuse», a estimé M. Netanyahu, qui a mis en cause l’administration Obama, «à l’initiative». Utilisant un ressort habituel, il a détourné le sens du texte onusien en prétendant qu’il remettait en cause la présence juive au Mur des lamentations, qualifié d’occupé comme le reste de Jérusalem-Est. En réaction, le Premier ministre a annoncé une réévaluation de «tous les engagements d’Israël avec l’ONU». Il a donné l’ordre de réduire de 30 millions de shekels (7,5 millions) le financement par Israël de cinq organismes de l’ONU.
Le Premier ministre israélien a convoqué l’ambassadeur américain, Daniel Shapiro, deux jours après l’adoption à l’ONU.
Interrogé sur CNN sur l’utilité de cet échange, alors que l’administration Barack Obama cède le pouvoir le 20 janvier, le porte-parole du Premier ministre israélien, David Keyes, a répondu que ce n’était «pas une perte de temps. C’est un message très important à envoyer à ceux qui pensent que le Mur des Lamentations est un territoire occupé illégalement». «Le gouvernement (israélien) a considéré à juste titre cette résolution non comme un pas vers la paix, mais comme s’éloignant de la paix», a insisté David Keyes, réitérant des affirmations selon lesquelles Israël détient des «informations irréfutables que l’administration Obama a vraiment poussé cette résolution et aidé à la concevoir».
Patrice Zehr