Le droit nucléaire est un excellent exemple des questions importantes qui doivent figurer au centre de l’attention de la communauté internationale, en particulier dans le contexte global actuel trouble et en pleine mutation et où la frontière entre les usages pacifiques de l’énergie nucléaire et les risques de prolifération nucléaire devient de plus en plus floue, a souligné l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale.
M. Hilale qui s’exprimait mercredi à Vienne lors de la première Conférence internationale sur le Droit nucléaire, organisée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a attiré l’attention sur le risque que le chamboulement actuel du paysage de la paix et de la sécurité internationale, ne soit utilisé, à tort, comme un prétexte pour reléguer à un second niveau, d’importants engagements et obligations de désarmement et de non-prolifération.
Invité par l’AIEA en sa qualité de président de la Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) de l’actuelle 76è session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, l’ambassadeur du Maroc a fait sa présentation dans le cadre de la table-ronde relative à la “non-prolifération et aux usages pacifiques de l’énergie nucléaire”.
Il a ainsi alerté sur les dangers émanant des lacunes dans la codification du Droit nucléaire, particulièrement à la lumière des défis complexes prévalant dans un monde caractérisé par des guerres, crises régionales, changements climatiques et retard dans la mise en œuvre de l’Agenda du développement 2030.
Le diplomate marocain a argué que le non-respect des dispositions dudit droit nucléaire en vigueur, rendra défaillant l’arsenal juridique existant, et sera de nature à nourrir des aspirations illégitimes en élevant le risque d’utilisation illicite de l’énergie nucléaire et en créant de nouvelles poches de prolifération nucléaire et potentielle des crises régionales voire internationales.
Dans cette lignée, l’ambassadeur a salué le lancement de plusieurs initiatives internationales dans le domaine de la sécurité nucléaire, telles que l’Initiative de sécurité contre la prolifération (PSI), les Sommets sur la sécurité nucléaire (NSS), ou encore l’Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire (GICNT) qui a été lancée au Maroc en 2006.
Il a rappelé que le Maroc, en tant que partenaire fondateur de la GICNT, a contribué activement à cette initiative, y compris en endossant sa Déclaration de principes et en assurant la coordination du Groupe de mise en œuvre et d’évaluation (IAG) de son Groupe de travail sur la réponse et l’atténuation, pour la période 2019-2021.
Par ailleurs, M Hilale a souligné que les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire forment la clé de voûte du Droit nucléaire aujourd’hui et partant, il est temps, selon lui, de “sensibiliser au fait que le Droit nucléaire occupe une place omniprésente dans notre vie quotidienne et dans tout ce qui touche à l’avenir de la paix et de la sécurité mondiales”.
“Bien que le Droit nucléaire reste largement méconnu du grand public, il représente, en réalité, le principal moteur de croissance de demain”, a-t-il ajouté, en indiquant que les sciences et technologies nucléaires alimentent des secteurs aussi vitaux que l’économie, la santé, l’alimentation et l’agriculture, ainsi que les applications environnementales, énergétiques et sécuritaires. Bien plus, elles constituent une alternative viable aux combustibles fossiles, ainsi qu’un complément des plus prometteurs aux technologies conventionnelles, en particulier en Afrique, a-t-il dit.
Organisée du 25 au 29 avril, cette première conférence internationale consacrée à la question pionnière du droit nucléaire a connu la participation de hauts responsables, diplomates, avocats et académiciens experts dans le domaine du Droit nucléaire.
LR/MAP