Ali Lahrichi, Docteur en relations internationales, estime que le régime algérien continue de refouler le sentiment amer de ses déboires récurrents face au Maroc. Après avoir tenté d’instrumentaliser la question palestinienne dans sa guerre contre le Maroc, voilà que le pouvoir d’Alger menace de couper le gaz à l’Espagne. Décidément, la junte militaire algérienne a perdu le nord. Entretien.
Les nouvelles gesticulations de la diplomatie algérienne contre le Maroc sont restées vaines, dans la mesure où le rôle du Comité Al-Qods, présidé par SM le Roi Mohammed VI, a été mis en exergue en plusieurs occasions. En voulant instrumentaliser la question palestinienne dans sa guerre contre le Maroc, peut-on dire qu’Alger a atteint le degré zéro de l’absurde?
Le régime militaro-politique algérien s’isole de plus en plus sur la scène internationale. Et puis, il faut dire aussi que les masques sont en train de tomber. Le pouvoir d’Alger, on l’a compris, ne rate aucune occasion pour essayer de trouver des subterfuges et faire porter le chapeau au Maroc de tout et n’importe quoi. On voit bien que depuis plus de 45 ans maintenant, le régime algérien soutient les mercenaires du Polisario, par tous les moyens aussi bien financiers que logistique. De là à essayer d’instrumentaliser la question palestinienne, c’est l’absurdité portée à son comble, dans la mesure où l’Algérie a voulu porter sa haine viscérale envers le Maroc, à travers le Comité Al Qods, en essayant de faire croire que le Royaume et le Comité que préside SM le Roi Mohammed VI, ne font rien en faveur de la cause palestinienne, ni pour la population Maqdessi et la ville Sainte d’Al Qods.
Ce serait mal connaitre l’Histoire de la part d’un Régime algérien totalement sclérosé. Depuis sa création en 1995, le Comité Al Qods, à travers l’Agence Bayt Al Qods a œuvré pour la protection des droits arabes et islamiques dans la Ville Sainte, en soutenant et en finançant des projets vitaux dans les domaines social, culturel, éducatif, sanitaire et architectural entre autres. Ces projets ont eu, de l’aveu des responsables palestiniens eux-mêmes, un impact direct et tangible sur la vie des Maqdessis et leur résilience.
La réponse de la communauté internationale à l’Algérie et son acharnement contre le Comité Al Qods, parce que présidé par SM le Roi Mohammed VI, a été immédiate et s’est faite de manière simultanée. Que ce soit lors de la dernière réunion de l’Organisation de la Coopération islamique, celles du groupe des Ambassadeurs arabes auprès de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), ou à l’occasion du débat général trimestriel du Conseil de sécurité sur la question palestinienne qui s’est tenu le 25 avril 2022 au siège de l’ONU, le rôle du Comité Al Qods a été clairement et hautement salué. Sans oublier le Comité ministériel arabe chargé de l’action internationale qui, à l’issue de la réunion d’urgence qu’il a eue jeudi 21 avril 2022 à Amman, en Jordanie, mis en exergue le rôle du Comité Al-Qods, présidé par SM le Roi Mohammed VI, à travers l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif, dans le soutien de la Ville Sainte et de ses habitants. Voilà qui devrait en boucher un coin à la diplomatie algérienne qui ne fait que gesticuler à tout va, au moment où le Royaume avance à pas sûrs. C’est pour vous dire à quel point le leadership du Maroc affole l’Algérie.
L’Algérie s’apprête à accueillir le prochain Sommet de la Ligue arabe censé se tenir les 1 et 2 novembre 2022…
Les Etats arabes ont besoin de s’unir. Or, pour atteindre cet objectif, il faut qu’ils agissent de bonne foi les uns envers les autres, ce qui n’est pas le cas de l’Algérie. Il ne faut pas se leurrer, le régime militaro-politique algérien ne partage visiblement pas les mêmes objectifs, communs au monde arabe. Malheureusement, la géographie a voulu que le Maroc ait des voisins (pouvoir algérien) pareils. Comment un pays qui fait tout pour semer la discorde peut-il prétendre organiser un événement qui est censé réunir autour d’une seule et même parole? Pour revenir au prochain Sommet de la Ligue Arabe que l’Algérie compte abriter en novembre 2022, je rappelle qu’en décembre 2021, la Ligue Arabe avait adressé une note à tous les organes et organisations sous sa bannière, recommandant l’adoption d’une carte unifiée lors de tous les événements qu’ils organisent, en joignant une carte des pays arabes incluant la carte complète du Maroc, intégrant le Sahara.
Ce fut un énième camouflet pour le régime algérien et sa diplomatie, totalement désemparés, qui avait essayé d’aborder la question du Sahara alors qu’elle n’était ni inscrite à l’ordre du jour de la réunion de la Ligue, ni en liaison avec son thème. Maintenant, il faut voir la chronicité des choses. Depuis plus d’une année maintenant, de plus en plus de pays arabes et occidentaux, affirment leur soutien à la cause marocaine et à l’intégrité territoriale du Royaume. A mon sens, si le prochain Sommet Arabe se tient en Algérie, les responsables algériens seront dans l’obligation de respecter la volonté commune des pays de la Ligue en faveur de l’intégrité territoriale du Maroc. Le régime algérien a aujourd’hui intérêt à se tenir à carreau. Les récentes tournées du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et du Président Tebboune, dans certains pays arabes et occidentaux, n’ont rien donné. Grâce à la politique avant-gardiste et la diplomatie Royale agissante, la diplomatie algérienne ira d’échec en échec.
Le pouvoir algérien qui n’arrive pas à digérer la nouvelle position de Madrid en faveur de la position marocaine sur le Sahara, a menacé, mercredi 27 avril 2022, de rompre le contrat de fourniture de gaz à l’Espagne, si cette dernière venait à l’acheminer « vers une destination tierce », allusion faire au Maroc. L’Algérie, peut-elle mettre sa menace à exécution ?
L’Algérie n’est pas le seul fournisseur de gaz dans le monde. Les Espagnols se sont préparés à l’avance en mettant en place des infrastructures pour transformer le Gaz Naturel Liquéfié (GNL). D’ailleurs, quand les Algériens ont fermé le Gazoduc Maghreb Europe qui traversait le territoire marocain, les Espagnols n’en ont pas souffert, dans la mesure où Madrid a pu se ravitailler à partir des Etats-Unis. C’est une question de géostratégie. N’oublions pas que la récente visite du Secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken dans la région a été porteuse de plusieurs messages. Le temps passé par A. Blinken au Maroc (3 jours) et celui passé en Algérie (3 heures) est très révélateur de la manière avec laquelle l’Administration américaine voit l’avenir de ses relations avec Rabat et Alger. Je ne pense pas que l’Algérie, pourra rompre son contrat de fourniture de gaz avec l’Espagne. Aujourd’hui, les alternatives sont déjà en train de se construire. N’oublions pas que l’Espagne a pu se ravitailler des Etats-Unis et elle continuera à le faire si besoin est. Le futur gazoduc Maroc-Nigéria, qui passera par les pays de la CEDEAO, pourrait être une alternative très intéressante en matière de fourniture en gaz pour les européens. Le régime algérien doit cesser de surdimensionner sa place dans le bassin méditerranéen. Il ne faut pas se leurrer, l’Algérie a perdu cette place depuis au moins une vingtaine d’années. Couper le gaz à l’Espagne sera une grave erreur qui mettra définitivement l’Algérie à l’écart de la communauté internationale. En parlant de communauté internationale, laissez-moi rappeler que la dernière réunion, à huis-clos du Conseil de Sécurité de l’ONU autour du Sahara, a une nouvelle fois été favorable aux positions du Maroc.
Comment cela ?
La réunion à huis-clos tenue le 20 avril 2022, au siège des Nations-Unies à New-York, a une nouvelle fois été favorable à la position du Maroc pour le règlement de ce conflit artificiel créé de toutes pièces par le Régime algérien qui soutient et finance le Polisario. Le Maroc est très bien considéré par la Communauté internationale. Lors de la résolution 2602 du Conseil de Sécurité sur le Sahara (octobre 2021), les signaux étaient clairs par rapport aux avancées réalisées dans les provinces du Sud, notamment en matière de développement et de respect des droits de l’Homme et des libertés de manière générale, ce qui est loin d’être le cas dans les camps de la honte de Tindouf. La prochaine résolution onusienne sur le Sahara (octobre 2022) donnera encore raison au Maroc.
Propos recueillis par Mohcine Lourhzal