Accès à l’information sur la migration | Mme Bouayach met en avant à New York le rôle des institutions nationales des droits de l’homme

La présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Amina Bouayach a mis en avant, mercredi à New York, le rôle des institutions nationales des droits de l’homme (INDH) en matière d’accès à l’information sur la migration.

“Le rôle des INDH a évolué. Elles sont devenues à la fois fournisseurs et transmetteurs d’information, notamment par les contacts directs avec les personnes migrantes et la société civile”, a souligné Mme Bouayach lors d’une table-ronde tenue dans le cadre du 1er Forum d’examen de la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières dit Pacte de Marrakech.

Mme Bouayach, qui participe à ce conclave en sa qualité de présidente du groupe de travail du Réseau des institutions nationales africaines des droits de l’Homme (RINADH) sur la migration et vice-président de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’homme (GANHRI), a rappelé que les INDH n’ont ménagé aucun effort pour promouvoir l’accès à une information juste et fondée sur le droit, durant la pandémie de Covid-19.

“Leurs bonnes pratiques ont été partagées via une plateforme créée par notre Alliance mondiale des INDH, dénommée FUSE”, a-t-elle précisé lors de cette table-ronde co-présidée par l’ambassadeur représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale et le Chef du service national des migrations de la République d’Azerbaïdjan, Vusal Huseynov.

Elle a également relevé que le CNDH a organisé des campagnes dans différents dialectes africains (Lingala, Wolof) afin d’accompagner les migrants, face à la menace du Covid-19, tout en initiant un plaidoyer et des consultations avec la communauté des médias pour la diffusion des informations institutionnelles sur la migration.

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Lors de cette réunion consacrée à l’examen des objectifs 1, 3, 7, 17 et 23 du Pacte de Marrakech, Mme Bouayach a également indiqué que le groupe de travail du RINADH sur la migration présidé par le CNDH, a tenu plusieurs discussions et échanges et une consultation régionale, ajoutant que d’autres interactions avec la GANHRI, ont eu lieu et ont été sanctionnées par l’adoption d’un document final.

Réitérant l’engagement des INDH africaines à interagir activement avec les différents mécanismes internationaux et régionaux, et en particulier l’Observatoire africain des migrations, la présidente du CNDH a, par ailleurs, exprimé la préoccupation des INDH vis-à-vis de la “dissémination de fausses informations entravant une migration sûre, ordonnée et régulière, se nourrissant des vulnérabilités de certaines populations”.

Les INDH africaines “notent une absence de prévisibilité des informations circulantes dûe aux changements incessants et brusques dans les politiques et lois relatives à la migration”, a-t-elle dit, relevant que ce constat est “incompatible” avec l’objectif 3 du Pacte de Marrakech.

Mme Bouayach a, en outre, fait observer que les informations pertinentes, précises et adéquates sur la migration, dans ses différents volets, qu’ils soient législatif, social, économique mais aussi politique et culturel, de même que sur les mécanismes d’accueil et les procédures d’accès, sont des données déterminantes pour la protection des migrants notamment contre les risques d’exploitation, d’abus et de travail.

“La disponibilité et l’accès à l’information pour les migrants, ne constituent pas des outils techniques seulement, mais doivent être conçus comme des outils de prévention contre l’exploitation, des outils de protection contre les violations et de promotion du droit d’accès à l’information”, a-t-elle estimé.

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Rappelant le rôle “majeur” des INDH, notamment au moment des auditions et des accueils directs des migrants et d’apporter des réponses aux requêtes des migrants, elle a souligné l’importance d’établir, ou de renforcer le cas échéant des INDH “efficaces, indépendantes et pluralistes avec un mandat large et des ressources adéquates”.

Mme Bouayach a également jugé primordial de prendre en considération les défis climatiques, comme question urgente, insistant par la même sur la nécessité de relever le défi émergent de la digitalisation, qui nécessite une coopération structurée, pour prévenir les discours de xénophobie et protéger les migrants des actes de racisme et de discrimination dans toutes leurs formes.

Cette quatrième table-ronde, qui s’inscrit dans le cadre du 1er Forum d’examen des migrations internationales (17-20 mai), a été marquée par la participation notamment du sous-secrétaire général des affaires économiques et sociales chinois, Liu Zhenmin, du directeur du bureau de New York du Haut commissariat aux droits de l’homme, Craig Mokhiber et de plusieurs observateurs et représentants de la société civile.

Initié par l’Assemblée générale de l’ONU, ce Forum vise à examiner les progrès accomplis aux niveaux local, national, régional et mondial dans l’implémentation du Pacte de Marrakech et à aborder de nouvelles actions concrètes pour mieux protéger et soutenir plus de 281 millions de migrants dans le monde grâce à des changements de politiques et de pratiques.

LR/MAP

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