L’Afrique ne connaitra pas de crise alimentaire, a assuré, lundi à Accra, le président de la Banque Africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina.
« La BAD a mis en place un plan pour faire face à une crise alimentaire en Afrique, dont tout le monde estimait inévitable », a fait savoir M. Adesina lors d’un point de presse en marge des assemblées annuelles de la BAD, placées sous le thème « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique ».
Ce plan intervient dans le cadre des 5 grandes priorités de la BAD (High 5), qui ont permis à plus de 76 millions d’agriculteurs d’accéder à des technologies agricoles améliorées, a-t-il expliqué.
Tout juste sorti de la pandémie de Covid-19, qui a gravement affecté les économies africaines, le continent a dû faire face une nouvelle crise relative au conflit Russie-Ukraine qui a entraîné de nouveaux défis pour l’Afrique, notamment en termes de prix élevés de l’énergie, de prix élevés des engrais et de perturbation des importations alimentaires, a rappelé le président de la Banque.
Ainsi, la BAD a pris les devants et fait preuve d’un leadership incroyable pour relever ce nouveau défi et faire en sorte que l’Afrique ne connaisse pas la crise alimentaire qui s’annonçait, s’est félicité le responsable.
A noter que la BAD et la Commission de l’Union africaine (UA) ont élaboré le plan de production alimentaire d’urgence pour l’Afrique, qui fournira à 20 millions d’agriculteurs des semences et des engrais améliorés, ainsi que d’autres intrants agricoles, afin de produire 38 millions de tonnes métriques de nourriture, pour une valeur de 12 milliards de dollars.
« Cette production comprendra 11 millions de tonnes de blé, 18 millions de tonnes de maïs, 6 millions de tonnes de riz et 2,5 millions de tonnes de soja », a précisé M. Adesina.
La BAD a lancé, vendredi dernier, un plan de production alimentaire d’urgence en Afrique d’un montant de 1,5 milliard de dollars pour aider l’Afrique à produire de la nourriture afin d’éviter une crise alimentaire imminente.
Ces 57è assemblées, qui marquent un retour aux réunions en présentiel après les rencontres virtuelles des deux dernières années, seront une occasion de discuter des moyens de faciliter la transition énergétique de l’Afrique dans un contexte marqué par des changements climatiques, dont les répercussions sont déjà remarquables sur les pays du continent.
L’objectif de ces assemblées, dont le thème s’aligne sur la 27e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27) prévue en Égypte en novembre prochain, est de discuter des moyens d’aider les pays africains à s’adapter aux changements climatiques, à travers notamment la mobilisation de ressources nécessaires.
Les gouverneurs, représentant les 54 pays africains et les 27 pays membres non régionaux de l’institution, auront un dialogue de haut niveau avec M. Adesina et son équipe.
Les Assemblées annuelles sont l’événement le plus important de la BAD. Elles réunissent environ 3.000 délégués et participants chaque année.
Elles permettent à l’institution de faire le point, avec ses actionnaires, sur les progrès réalisés et constituent un forum unique d’échange sur des questions clés concernant le développement de l’Afrique pour les représentants des gouvernements, des entreprises, de la société civile, des groupes de réflexion, des universités et des médias.
LR/MAP