En Espagne, même avec la nouvelle position du Gouvernement Sanchez, qui a officiellement reconnu la prééminence du plan d’autonomie proposé par le Maroc comme étant «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible» pour résoudre le problème du Sahara –voire, depuis que le Gouvernement Sanchez a annoncé cette position- d’insistants soutiens aux séparatistes du Polisario sont exprimés, dans certains partis, dans la presse et y compris au sein des grandes institutions, tel que le Parlement espagnol.
En démocratie, rien d’anormal… Toute expression est libre, qu’elle soit de bonne ou de mauvaise foi.
En effet, certains supporters espagnols du Polisario le sont conformément à l’idéologie qu’ils portent et incarnent. D’autres, le sont par principe, défendant le séparatisme dans leur propre pays (en Catalogne, par exemple). D’autres encore, se trouvant dans l’Opposition, ont leurs calculs politiques et sont dans leur rôle en s’opposant à tout ce que décide le Gouvernement, dans l’espoir de le déstabiliser. Enfin, il y a ceux qui ont des comptes à régler avec le Maroc (pas seulement personnels) et n’hésitent devant rien qui puisse l’affaiblir.
Soit. Le fait est que tous ces supporters s’accordent sur un même argument capital: la victimisation du Polisario. Or, voilà que celui qui est présenté comme un grand opprimé dévoile sa vraie nature en se retournant contre ses anciens protecteurs… Et de quelle manière !
Le Chef du Polisario, Brahim Ghali-Benbattouch (himself !) menace l’Espagne de représailles !!! «Vous avez des factures impayées qu’un jour vous devrez régler», a-t-il lancé, lors d’une interview accordée à la chaîne privée espagnole Telecinco, le 24 mai 2022, non sans avoir accusé le chef du Gouvernement, Pedro Sanchez de «trahison» !
Après avoir clairement appelé, quelques jours auparavant, à des actes terroristes dans les principales villes du Maroc (et non seulement au Sahara), le Polisario enchaîne avec la menace de «faire payer la facture» à l’Espagne. La question est: comment un ramassis de milices peut-il faire payer la facture à une puissance militaire comme l’Espagne ?
Le Polisario est, certes armé par l’Algérie, mais entre ce qu’il pourrait aligner face à l’Espagne et ce que l’Espagne est en mesure de lui opposer, il n’y a pas photo… Sans compter qu’il n’a aucun levier commercial ou de quelque sorte que ce soit qu’il puisse prétendre actionner. Ne restent donc que les actes terroristes, autrement dit la déstabilisation et les atteintes à la sécurité de l’Espagne et de son peuple…
Lorsque le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, disait lors de la réunion de la Coalition mondiale contre Daech, qui s’est tenue à Marrakech le 11 mai dernier, que «le séparatisme et le terrorisme sont les deux faces d’une même médaille», ce n’était pas un avis, mais un constat. Il savait bien de quoi il parlait.
Le Régime algérien lui-même qualifie les Kabyles, qui réclament leur indépendance, de terroristes. Mais quand il s’agit des séparatistes du Polisario, que l’Algérie abrite, finance, arme et représente à tous les niveaux diplomatiques, il n’est plus question de les assimiler à des terroristes !
Sauf que Brahim-Ghali-Benbattouch, avec ses menaces de faire payer l’Espagne, vient d’apporter sa propre preuve du contraire.
Que pensent aujourd’hui ceux qui défendaient le Régime algérien et qui l’ont vu exercer sans vergogne son mesquin chantage au Gaz, dont son indigne petit jeu de distribution de punitions pour l’Espagne et de faveurs pour l’Italie ?
Certains se disent choqués par les menaces du Polisario. Pourquoi donc ? N’est-ce pas à l’école de ses mentors algériens qu’il a été formé ? Le terrorisme n’est-il pas le recours systématique, y compris en Algérie-même, des Généraux Médiène (spécialiste des exécutions et règlements de comptes) ou Nizar (macabre vedette de la décennie noire) ?
Le Maroc a, depuis longtemps, ouvert les yeux sur ce terrorisme du Régime algérien et de ses affidés.
A l’Espagne désormais -et au reste du monde- de les ouvrir à leur tour.
Quant au Peuple algérien, entre la féroce répression du Hirak et l’incroyable embastillement de ceux qui, un jour, étaient ministres, premiers ministres, hauts cadres au service de l’Etat, ou illustres milliardaires… De quoi aurait-il besoin d’autre pour y voir plus clair ?
Bahia Amrani