A l’issue des élections législatives, le plus grand bloc parlementaire du Liban, mené par le Hezbollah, a perdu sa majorité au Parlement au cours du premier scrutin dans le pays depuis le début de la crise économique de 2019 que la Banque mondiale a imputée à l’élite politique.
Le mouvement chiite pro-iranien et ses alliés politiques qui avaient le soutien d’environ 70 des 128 députés du Parlement sortant ont reculé face à l’opposition et aux indépendants, n’ayant pas obtenu les 65 sièges nécessaires pour conserver une majorité après les élections dimanche. Le scrutin s’est tenu dans un pays miné par la pire crise socio-économique de son histoire imputée par une grande partie de la population, par des organisations internationales et plusieurs pays étrangers, à la corruption et l’inertie de la classe dirigeante, inchangée depuis des décennies.
Dans ce contexte, les candidats indépendants, issus du mouvement de contestation déclenché en octobre 2019 et qui a duré quelques mois pour réclamer le départ de la classe politique, ont réalisé de bons scores, avec au moins 13 candidats ayant obtenu des sièges au Parlement. Ils pourraient se ranger dans l’opposition aux partis traditionnels et se positionner en faiseurs de roi pour la formation du nouveau gouvernement. Le Hezbollah et son allié chiite Amal ont conservé tous leurs sièges, au nombre de 27. Fait inédit, deux candidats indépendants ont réussi à décrocher au Liban-Sud un siège qui était détenu par les alliés du Hezbollah depuis trois décennies.
Les Forces Libanaises, parti chrétien qui fait partie de la classe politique quasiment inchangée depuis trois décennies et fermement opposé au Hezbollah, a annoncé avoir obtenu au moins 18 sièges, contre 15 sièges en 2018.
P. Zehr