Le retard dans le processus de formation du gouvernement et le blocage sur lequel ont débouché les négociations auront eu pour conséquence de sortir le PAM de son mutisme. Une sortie bien remarquée qui veut remettre le parti dans le jeu.
Le blocage des négociations et l’état de confusion et de tension, créés autour de la composition de la majorité gouvernementale, ont eu un effet dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont certes rapproché davantage quatre partis aspirant à faire partie de cette majorité (RNI, MP, UC et USFP) et disqualifié un cinquième qui avait la même ambition (l’Istiqlal). Mais ils ont aussi sorti de son mutisme un parti destiné d’emblée à faire partie de l’opposition, c’est-a-dire le Parti Authenticité et Modernité (PAM).
Question de rappeler qu’il était encore et toujours présent sur la scène politique, le PAM (arrivé 2ème lors des élections du 7 octobre 2016, avec 102 sièges) n’a pas manqué l’occasion de se prononcer sur la question de la composition du gouvernement en clarifiant sa position et ses intentions. Il a ainsi appelé à accélérer la formation du gouvernement et à «surmonter la situation de blocage constitutionnel qui affecte plusieurs institutions et qui commence à avoir un coût élevé sur les plans politique, économique et social».
Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion conjointe de ses Bureaux politique et fédéral, à Tanger, le PAM a exprimé le souci de l’ensemble de ses militantes et militants quant à la bonne marche des institutions politiques et constitutionnelles du pays. Il a par ailleurs exprimé sa «forte condamnation des attentats terroristes lâches survenus dans plusieurs pays», ajoutant que ces actes terroristes «sont aux antipodes des valeurs et principes des religions monothéistes qui prônent le juste milieu, la tolérance et la modération».
Le parti a dans ce sens fustigé les messages faisant l’apologie des attentats terroristes, émis sur les réseaux sociaux par les porteurs de l’idéologie de la haine, estimant que «la violence verbale est un prélude à la violence matérielle et physique».
Par ailleurs, le PAM a mis l’accent sur l’importance du parachèvement de la dynamique du parti, précisant qu’il a été procédé, lors de cette réunion, à l’examen des conceptions et des rapports relatifs au volet politique et à l’évaluation des élections législatives du 7 octobre dernier.
Les débats ont également porté sur la mise en œuvre des échéances organisationnelles du parti, la stratégie relative à la restructuration administrative et aux structures d’accueil, le budget, la stratégie médiatique et de communication, ainsi que le programme de formation et de formation continue des académies du parti. Ils ont également porté sur l’action du Conseil national de cette formation. Ces sujets seront soumis aux membres du Conseil national dans différentes régions, en vue de les enrichir, avant leur adoption, lors de la session extraordinaire dudit Conseil prévue à la fin du mois courant.
Il est vrai que la sortie du PAM n’a qu’effleuré la question du blocage en soulignant que celui-ci affecte les institutions, ce qui n’est pas sans frais, compte tenu de ce que coûte une telle situation sur différents plans. Mais en fait, le communiqué se voulait une sorte de rappel du fait que le PAM est toujours là et qu’il reprend, après quelques mois de «silence radio», son activité et sa position sur la scène politique en tant que chef de file de l’opposition, soucieux de la bonne marche des institutions politiques et constitutionnelles. Reste à savoir si, dans le contexte actuel, le message est bien arrivé au destinataire.
HD