La perception de chacun peut être différente de celle de l’autre, face à ce nouveau phénomène qui, tout compte fait, ne laisse personne indifférent.
La prolifération des influenceurs qui a résulté du boom du streaming sur les réseaux sociaux et de la démocratisation des usages d’internet, est loin de faire l’unanimité.
D’un côté, il y a ceux qui prennent ce que disent ces autoproclamés stars du net, pour de l’argent comptant. D’un autre côté, les personnes qui ont l’âme avertie se dressent contre le phénomène des influenceurs qu’ils considèrent comme nuisible et responsable d’une nouvelle forme de pollution, celle de l’esprit.
Nombreux sont les influenceurs qui vivent très bien de ce pseudo-métier, même si plusieurs interrogations entourent leurs sources de revenus, surtout que beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui soupçonnés d’évasion fiscale. Le plus grave, c’est que de plus en plus d’influenceurs auxquels certaines entreprises et marques font appel pour faire la Com de leurs produits ou faire connaître leurs services, essaient d’empiéter sur un domaine qui nécessite d’avoir une culture générale, des capacités intellectuelles et d’analyse, dont ne disposent pas tous les influenceurs, pour ne pas dire tous.
C’est la raison pour laquelle les élites marocaines appellent à encadrer l’activité d’influenceur qui, à ce jour (9 juin 2022), n’est pas réglementée au Maroc. Dans leur «guerre» contre ce nouveau phénomène qui trouve dans la toile, principalement les réseaux sociaux et autres logiciels de messagerie instantanée, un terrain propice à la prolifération, un grand nombre d’intellectuels, estiment que dans le domaine du Marketing d’influence, c’est souvent la forme qui prend le dessus au détriment du contenu dont la qualité laisse trop souvent à désirer.
L’objectif n’est pas de sous-estimer les influenceurs. Pourtant, lorsqu’on contribue à hébéter les générations montantes sur lesquelles le Maroc compte énormément pour contribuer à construire l’avenir du Maroc, une action urgente pour filtrer les bons des mauvais influenceurs s’impose.
Certains signes qui ne trompent pas, permettent de reconnaître les vraies intentions des influenceurs. Le plus important d’entre eux est l’honnêteté fiscale. Alors qu’une infime minorité de ces gens-là s’acquittent de leurs impôts, une part écrasante préfère garder tout pour eux.
Sachant qu’on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre, ces «petits malins» qui croient pouvoir berner le fisc marocain, ne pourront plus désormais, échapper aux mailles du filet. La Direction Générale des Impôts (DGI) est décidée à sévir contre les influenceurs qui se croient au-dessus des lois et rechignent à payer leurs impôts comme le font leurs concitoyens salariés, fonctionnaires ou employés dans divers secteurs d’activité qui contribuent à la bonne marche de l’économie marocaine.
Dans un monde en perpétuelle mutation, une constante demeure inchangée: C’est l’utile qui finit toujours par l’emporter bien que le futile puisse éblouir, pour un temps. Les influenceurs sont donc appelés à se remettre en question. A défaut, ils ne risquent pas d’aller bien loin.
Le législateur marocain est également appelé à légiférer en produisant des lois spécifiques aux nouvelles activités numériques, surtout celles qui rapportent gros à ceux qui s’y adonnent.
Mohcine Lourhzal