Politique monétaire | L’essentiel du rapport de Bank Al-Maghrib

Voici l’essentiel du rapport de Bank Al-Maghrib (BAM) sur la politique monétaire, publié à l’issue de la 2ème réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l’année 2022:

Constats:

– Après le rebond enregistré en 2021, l’économie mondiale se trouve confrontée à des vents contraires et ses perspectives sont entourées de fortes incertitudes.

– Sur les marchés de travail, la situation est restée favorable dans la plupart des pays avancés. En effet, le taux de chômage s’est stabilisé en mai à 3,6% aux Etats-Unis, avec en toutefois des créations d’emplois en baisse à 390 mille postes contre 436 mille le mois précédent. De même, ce taux a stagné à 6,8% en avril dans la zone euro.

– Sur les marchés financiers, les conditions se sont davantage resserrées au cours du mois de mai en réaction aux préoccupations croissantes liées à l’accélération de l’inflation, à la décélération de la dynamique économique et à l’anticipation de la poursuite du resserrement des politiques monétaires dans les pays avancés.

– Sur les marchés de change, l’euro s’est renforcé en mai de 2,4% face au dollar, de 1,4% par rapport à la livre sterling et de 0,4% vis-à-vis du yen japonais.

– Au niveau des marchés des matières premières, le cours du Brent a repris en mai 2022 marquant une progression, d’un mois à l’autre, de 6,2% à 112,37 dollars le baril, et s’inscrivant également en hausse de 65,2% en glissement annuel.

– Au niveau national, les données des comptes nationaux compilées selon la nouvelle base 2014 font ressortir un rebond de l’économie de 7,9% en 2021 après une contraction de 7,2% en 2020.

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– Sur le marché du travail, la situation a été marquée au premier trimestre 2022 par une perte de 58 mille emplois, après celle de 202 mille un an auparavant.

– Les données des échanges extérieurs à fin avril 2022 indiquent un alourdissement du déficit commercial de 27,6 milliards de dirhams (MMDH) pour s’établir à 91 MMDH. Les exportations ont affiché une progression de 34,2% moins importante que celle de 37,8% des importations, et le taux de couverture est revenu de 62% à 60,4%.

– Les avoirs officiels de réserve (AOR) de BAM se sont situés à 329,2 MMDH à fin avril 2022, représentant l’équivalent de 5 mois et 27 jours d’importations de biens et services.

– Un allégement du besoin de liquidité des banques à 64,6 MMDH, en raison notamment de la hausse des réserves de change.

– L’exercice budgétaire au titre des cinq premiers mois de 2022 s’est soldé par un déficit de 14 MMDH, en allègement de 11 MMDH comparativement à la même période en 2021.

–  les prix des biens immobiliers sont ressortis au premier trimestre 2022 en léger repli de 0,3% en glissement trimestriel, recouvrant des diminutions respectives de 2,5% et 0,3% pour les biens à usage professionnel et le résidentiel, et une stagnation pour les terrains.

– L’inflation s’est sensiblement accélérée en avril pour atteindre son niveau le plus élevé depuis octobre 1995, soit 5,9% après 4% en moyenne au cours du premier trimestre de l’année.

Perspectives:

– La croissance de l’économie mondiale devrait ralentir de 6,1% en 2021 à 2,9% en 2022 puis à 2,6% en 2023.

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– Sur les marchés des matières premières, les prix des produits énergétiques devraient maintenir leur tendance haussière en raison du conflit en Ukraine et des mesures contre les exportations russes. Le cours du Brent devrait augmenter à 107 dollars le baril en moyenne en 2022 après 70,4 dollars en 2021, avant de reculer à 93,9 dollars en 2023.

– L’inflation poursuivrait sa tendance haussière aussi bien dans les pays avancés qu’émergents. Aux Etats-Unis, après un taux de 4,7% en 2021, elle ressortirait à 7,8% en moyenne sur l’ensemble de l’année.

– Au niveau national, les exportations devraient augmenter de 22%, puis s’accroitre de 0,8% en 2023, tirées essentiellement par les expéditions du phosphate et dérivés qui ressortiraient en rebond de 43,4% à 115,1 MMDH, en lien avec la hausse prévue des cours, avant de reculer à 10,8% en 2023 à 102,7 MMDH.

– Les AOR se situeraient à 342,5 MMDH à fin 2022 et à 346,4 MMDH à fin 2023, soit l’équivalent de plus de 6 mois d’importations de biens et services.

– Après s’être établi à 5,9% du PIB en 2021, le déficit budgétaire, hors privatisation, devrait s’établir à 6,3% du PIB en 2022 avant de s’atténuer à 5,6% du PIB en 2023.

– La croissance de l’économie nationale ralentirait à 1% en 2022, avant d’afficher une accélération de 4% en 2023.

– L’inflation s’accélérerait de 1,4% en 2021 à 5,3% en 2022, portée principalement par la hausse de sa composante sous-jacente.

– La balance des risques ressort orientée à la baisse pour la croissance et à la hausse pour l’inflation.

LR/MAP

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