Le directeur général adjoint du Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC), Mamoudou Bocar Sall, a souligné, mardi à Casablanca, la nécessité pour les pays d’Afrique subsaharienne de moderniser le réseau routier au niveau national et transfrontalier en collaboration avec les institutions financières internationales.
“Il est impératif d’œuvrer au niveau national et régional pour la mise en place de stratégies globales impliquant tous les acteurs privés et publics concernés afin de contribuer à la modernisation du réseau routier national et transfrontalier en collaboration avec les instituions financières internationales opérant en Afrique”, a-t-il dit lors d’un atelier de formation sur le transport routier des pays d’Afrique subsaharienne membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
A ce titre, il a fait savoir que si le renforcement des infrastructures des transports et de la logistique est une priorité, il n’en demeure pas moins qu’il faut améliorer l’organisation du secteur sur le plan juridique et institutionnel. ” L’objectif étant de rationaliser les procédures administratives et douanières ainsi que l’allocation adéquate des ressources pour fluidifier le transport des marchandises Intra et inter-Etats”, a-t-il précisé.
Dans ce même contexte, il a affirmé que la convention douanière relative au transport international de marchandises sous le couvert des carnets (TIR) se présente comme l’un des outils à même de contribuer à la facilitation du transport international de marchandises par véhicules routiers ou conteneurs, notant que celle-ci, regroupe 77 parties contractantes et que les pays d’Afrique subsaharienne ne font pas partie de celle-ci.
Dans ce même registre, le représentant du ministère de l’Industrie et du commerce au Maroc, Mohammed Benaguid, a affirmé qu’à l’aube de l’opérationnalisation de la ZLECAf, la mise en place d’un cadre réglementaire facilitant le commerce international au niveau régional est une nécessité qui mérite tout l’intérêt des décideurs politiques africains.
Il a, à cet effet, expliqué que le TIR régi par la Convention internationale de TIR qui est venu par son contenu répondre à plusieurs problématiques liées aux modes de transport, constitue actuellement une réalité au niveau régional africain, en particulier l’Afrique subsaharienne, notant dans ce sens, que l’application de la convention TIR peut aider les pays africains à atteindre les nombreux objectifs liés au transit de l’accord sur la facilitation des échanges de l’OMC et palier aux nombreux défis soulevés actuellement au niveau des passages transfrontaliers dans ces régions.
Et de soutenir que grâce à ces avantages en termes de diminution de contrôle physique, de simplification de la documentation douanières ou de sécurité, la convention TIR peut apporter jusqu’à 80% de gains en termes de transport et affecter par conséquent la compétitivité de l’opérateur économique africain.
Pour sa part, le représentant de la banque islamique de développement (BID), Kadir Basboga, a souligné que la pandémie du covid-19 a mis en évidence la nécessité d’un flux d’informations efficace pour assurer la fluidité de la circulation des marchandises à travers les frontières et les chaînes d’approvisionnement et que l’utilisation des technologies numériques pour une facilitation efficace des transports constitue une priorité émergente qui est encore plus nécessaire après l’expérience de la crise.
“Le partenariat fructueux que nous entretenons avec le CIDC et la Commission économique pour l’Europe des Nations unies (UNECE) et les nombreuses interventions importantes que nous avons mises en œuvre ensemble jusqu’à aujourd’hui devraient être intensifiés en lançant un programme conjoint pour soutenir nos pays membres en vue de leur éventuelle adhésion aux conventions TIR et CMR”, a-t-il poursuivi.
Selon lui, il s’agit d’une priorité élevée pour la BID, dans la mesure où elle consacre une attention et une concentration concertées à la coopération et à l’intégration régionales (RCI) et vise à devenir une plate-forme de connexion permettant aux pays membres de coopérer entre eux et avec le reste du monde.
Les participants à cet atelier organisé par le CIDC dans le cadre de son programme de renforcement des capacités dans le domaine de la facilitation du commerce et en collaboration avec la BID et l’UNEECE ont eu l’occasion de prendre connaissance des avantages de la mise en œuvre de ces conventions, notamment la réduction des procédures administratives douanières et l’allocation adéquate des ressources pour une bonne évaluation des risques. Les travaux ont également porté sur la simplification des opérations du transit et la gestion des données relatives au transport transfrontalier.
LR/MAP