Assaut de 2.000 migrants sur Melilla | Les dessous de cette tragédie

Vendredi 24 juin (2022), la ville de l’Oriental marocain, Nador, que seule une clôture métallique sépare de l’enclave espagnole Melilla, a connu une tragédie de la migration clandestine comme n’en a jamais connu cette région, pourtant régulièrement prise d’assaut par les migrants subsahariens qui visent l’Espagne et l’Europe en général.

Le bilan est lourd: 23 morts et près de 200 blessés, dont certains dans un état grave.

Le bilan n’est pas seulement lourd. Il est triste, désolant, affligeant et révoltant. Ceci est clair. Et tout être humain qui a un cœur et une conscience ne peut que s’incliner devant les morts et présenter de vives et sincères condoléances aux familles des victimes, ainsi que des vœux de prompt rétablissement aux blessés.

Une enquête, oui, mais en amont de l’amont !

Tout à fait naturellement, dès la survenue de ces événements, les réactions ont fusé de partout, plus ou moins hâtives, plus ou moins objectives, mais le choc est grand, cela peut donc se comprendre… Et les demandes d’enquête se sont multipliées.

En effet, une enquête indépendante est indispensable pour déterminer et établir les responsabilités dans cette tragédie… Mais une enquête complète, qui remonte ces responsabilités jusqu’à l’amont de l’amont !

Car il est trop facile –ce que certains se sont empressés de faire, explicitement ou implicitement- d’accuser le Maroc.

Qu’est-il reproché au Maroc ?

Lorsque 2.000 migrants clandestins, que les enregistrements vidéos ont clairement montrés armés de gourdins et machettes, se ruent tous ensemble sur le grillage qui fait office de frontière entre la ville de Nador et l’enclave de Melilla, laissent-ils un choix aux forces de l’ordre, tant du Maroc que de l’Espagne ? Si ce n’est de tenter de stopper cet assaut massif, violent et illégal ?

Une chose est sûre et l’enquête le prouvera, les forces de l’ordre n’ont pas ouvert le feu. Elles n’ont fait usage que de gaz lacrymogène contre ceux qui escaladaient la clôture métallique. Les victimes ne sont pas tombées sous des balles. Seuls, l’effondrement du grillage –sous le poids des trop nombreux escaladeurs- la bousculade au pied du grillage et les difficultés à organiser les soins dans un tel chaos,sont la cause de tant de décès. 

Le choc est réel, mais les attaques contre le Maroc –les dernières révélations le montrent- sont loin d’être justifiées.Cependant, les réseaux sociaux ont un effet amplifiant, surtout quand la mauvaise foi, les règlements de compte et le «Maroc-Bashing» se substituent à l’analyse objective.

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Méditerranée, Texas, Calais… Et le Maroc

Les drames et tragédies de la migration clandestine ne se comptent plus. La mer Méditerranée est, depuis longtemps, le plus grand cimetière des migrants, subsahariens, syriens, nord africains, ou autre ; qu’ils s’y noient à partir des côtes libyennes, tunisiennes, algériennes, ou marocaines. 22 migrants viennent de trouver la mort au large des côtes libyennes (27 juin 2022).

Le Désert du Texas est, lui, le plus grand étouffoir des mexicains et latino-américains qui tentent d’atteindre les USA. Juste 3 jours après l’assaut de Nador du 24 juin (2022), une cinquantaine de ces migrants trouvaient la mort dans un camion-remorqueà San Antonio (Texas), abandonnés par les passeurs !

Au large de Calais aussi, les tragédies de migrants qui transitent par la France et croient pouvoir atteindre facilement la Grande Bretagne se multiplient. Pas plus tard qu’en novembre dernier, le naufrage d’une embarcation de migrants y a fait une trentaine de morts….

Mais aucun pays n’est autant attaqué, accusé, vilipendé, que le Maroc… Voire, menacé, lui qui a régularisé la situation de plus de 50.000 migrants africains et se charge de leur inclusion…

Il est sommé de rendre des comptes, comme s’il était responsable des assauts massifs de migrants que d’autres bernent, rackettent et poussent à l’aventure, leur préconisant, de plus en plus, le recours à la violence.

Les premières révélations…

Le témoignage est bien celui du Chef de l’Exécutif espagnol, Pedro Sanchez, qui a dit en parlant de l’assaut du 24 juin sur Mellia: «Cette attaque était particulièrement violente et les groupes de migrants étaient organisés».

Ce qui amène à se poser la question de qui est derrière cette violence et cette organisation ?

C’est d’abord à cela que devrait répondre l’enquête que tant de monde appelle de ses vœux (l’ONU, l’UA…).

Le Maroc, lui, en mène déjà une, en tant qu’Etat.

Une autre enquête, indépendante, est menée par le CNDH (Conseil National des Droits de l’Homme), qui s’est rendu sur place.

Aucune des deux n’est bouclée. Elles sont en cours. Mais l’enquête étatique est déjà bien avancée. Une bonne partie l’avait été dès les premières heures du drame. Le ministère des Affaires étrangères et celui du ministère de l’Intérieur en ont livré les éléments (visionnage de vidéos compris) aux ambassadeurs des pays africains réunis en urgence à Rabat.

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Le Wali-Directeur de la Migration et de la Surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, Khalid Zerouali, avait confiéaux diplomates africains que les assauts, d’une grande violence étaient planifiés «de façon quasi-militaire, avec des assaillants aux profils de miliciens et d’anciens militaires issus de pays déstabilisés par la guerre et les conflits».

Des révélations plus précises ont été faites par l’ambassade du Maroc en Espagne.

Le Pouvoir d’Alger, pointé du doigt

L’ambassade démontre que les assaillants qui étaient organisés en milices et armés, se sont introduits par la frontière algéro-marocaine, encouragés par un laxisme complice des autorités algériennes.

Ces milices bien entraînées, avaient une connaissance parfaitede la structure du grillage qui sépare Nador de Melilla et de ses points faibles. Les assaillants ne se sont pas dirigés vers les parties du grillage qu’essaient de franchir habituellement les migrants, mais vers la zone menant au centre de Chinatown. Zonequi comprend quatre voies étroites.

Dans ses révélations à la presse espagnole, l’ambassade a ajouté que l’attaque était caractérisée par une violence excessive et l’existence d’une stratégie de confrontation. Ce qui indique qu’elle avait été planifiée à l’avance et de manière professionnelle.

Avant que l’ambassade du Maroc à Madrid ne livre ces nouveaux éléments d’enquête, l’information courait déjà au Maroc selon laquelle la grande majorité des 2.000 Migrants provenaient du Soudan, de la Région du Darfour. Ils avaient donc accès au territoire marocain, non pas par les routes de l’Afrique de l’Ouest, mais par celles qui passent par les frontières algériennes.

Ceux qui connaissent les méthodes du Général Mediene (de son autre non Toufik) y voient sa main… Ils y mettent la leur au feu…

Le Régime algérien ne supporte pas les succès qu’engrange le Maroc auprès des pays africains, qu’il réunit de plus en plus autour d’actions et projets fédérateurs. Détruire cette image de panafricain, accolée désormais au Maroc, passe par ce genre d’opérations…

Le Maroc, par ses efforts, ses engagements et sa constance, construit son image auprès des Etats africains.
Alger, par ses coups bas, sa presse et ses milices des réseaux sociaux, tente de la détruire auprès des opinions populaires.

Au Maroc de se soucier AUSSI des opinions populaires. C’est désormais une priorité.

Bahia Amrani

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