Le Festival rendra hommage à trois éminents maâlems qui nous ont quittés: Mâalem Chérif Regragui, Maâlem Abdallah Guinéa et Abderrahmane Paco.
Une soirée musicale en hommage à Abderrahmane Paco sera programmée au Festival Gnaoua (du 20 au 23 juin 2013 à Essaouira), en reconnaissance à l’apport de l’artiste qui a marqué la scène marocaine. Ses propres enfants monteront sur scène pour chanter l’homme, l’artiste et le père. Ils seront accompagnés par son ami de parcours, Omar Sayed…
Le guembri du célèbre Paco était plus qu’un instrument de musique. C’était la continuité de son corps. D’ailleurs, Jimmy Hendrix l’avait surnommé «le médecin des esprits». Figure mythique du groupe Nass El Ghiwane, il a contribué à la diffusion de la culture gnaouie et à sa valorisation dans les années 70 au-delà de nos frontières. Son talent s’est révélé, entre autres, à travers l’inoubliable Assinia (Disque d’or en 1970). Cet enfant d’Essaouira est tombé dans la «tagnaouite» dès son enfance et initié par de grands maâlems comme Benthami. Il devient lui-même maâlem en 1964. C’est en rejoignant Jil Jilala, puis Nass El Ghiwane, qu’il laisse éclater sa voix.
Personnage charismatique, Abderrahman Kirouch dit Paco galvanisait le public par ses danses. Ceux qui ont assisté à ses «lilas» (veillées) gardent le souvenir d’un grand maître de cérémonie. Paco respectait parfaitement la tradition mais osait également y introduire ses mots. Il était intuitif et populaire sans être populiste. Sa voix médium, tranchant avec celle de Boujmiî, lui a valu du succès et surtout un attachement inconditionnel de son public. Ce que Paco doit à Nass El Ghiwane, c’est ce que Nass El Ghiwane lui doivent: quatre-vingts chansons, vingt-six albums et cinq Disques d’or.