Crise dans la majorité : Silence radio du PJD

La scène politique nationale est très animée en ce moment, suite à la décision du Parti de l’Istiqlal de quitter le gouvernement de Benkirane.

Abdelilah Benkirane

Face à cette dynamique, le SG du parti de la lampe garde toujours le silence. Mais des sources PJDistes ayant assisté à la réunion du Secrétariat général (SG) du PJD, tenue lundi 13 mai à Rabat, ont indiqué que Abdelillah Benkirane «ne cèdera pas au chantage et aux pressions» de l’Istiqlal. Les mêmes sources ont ajouté que le chef de gouvernement avait même le moral au beau fixe en écoutant les interventions des responsables de son parti, lesquels ont été unanimes à souligner que ce sont les réformes que le gouvernement compte mener qui sont ciblées par les manœuvres du parti de la balance. La direction du PJD a décidé de ne pas réagir officiellement à la décision de l’Istiqlal et d’attendre l’arbitrage royal au sujet de cette crise provoquée par les menaces des Istiqlaliens de quitter la coalition, affirme-t-on au PJD. Une décision qui, semble-t-il, n’inquiète guère Abdelilah Benkirane.

Lors de la réunion extraordinaire du SG du PJD, tenue lundi 13 mai, Benkirane a assuré que sa formation ne peut pas prendre des mesures sans avoir reçu une décision officielle signifiant le retrait de l’Istiqlal et de ses ministres membres du gouvernement. Ces mêmes sources informées au sein du PJD ont souligné que le SG du parti de la lampe a refusé de publier un quelconque communiqué sur les développements de la crise actuelle au sein de la majorité, justifiant cette position par le respect dû au Souverain qui se trouve en visite privée en France. «La décision de l’Istiqlal de se retirer de la coalition gouvernementale est une « affaire interne » qui ne concerne que les Istiqlaliens. En l’absence d’une lettre de démission des ministres istiqlaliens, le gouvernement de Benkirane poursuivra ses chantiers de réformes avec la même équipe», ont expliqué ces mêmes voix PJDistes qui qualifient d’«opportuniste» le recours par Hamid Chabat à l’article 42 de la Constitution. D’ailleurs, lors de la réunion extraordinaire du Secrétariat général du parti de la lampe, il a été souligné que l’Istiqlal n’a pas suivi les mécanismes constitutionnels nécessaires pour annoncer sa décision.
En effet, le parti de la lampe affirme que le Parti de l’Istiqlal n’a pas encore suivi les canaux officiels pour mettre à exécution sa menace de se retirer du gouvernement de Benkirane. D’où la décision de sa direction de ne rendre public aucun communiqué en réaction à la menace des Istiqlaliens. C’est ce qui explique son silence radio. Ce qui signifie aussi que le chef de gouvernement ne prend pas au sérieux les menaces de Hamid Chabat.
Face à ce mutisme du PJD et en attendant l’arbitrage royal, les questions se multiplient. Le Parti de l’Istiqlal se retirera-t-il du gouvernement? Le chef de gouvernement va-t-il aller en quête d’une nouvelle coalition? Va-t-on vers des échéances législatives anticipées? Bref, autant de questions qui sont soulevées sur la scène politique nationale après la crise de la majorité suscitée par la décision du parti de la balance de se retirer du gouvernement. Une décision qui n’a pas provoqué, en tout cas, de commentaires à l’intérieur de l’Hémicycle, puisque la séance des questions orales de cette semaine ressemblait à n’importe quelle autre séance parlementaire. Les trois ministres istiqlaliens -qui ont d’ailleurs voté pour le retrait de l’Istiqlal du gouvernement Benkirane- ont répondu aux questions des députés comme si de rien n’était…

Entretien avec Yasmina Baddou, membre du CE du parti de l’Istiqlal
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