Le Réseau marocain pour le droit à la santé a publié un rapport dans lequel il dénonce l’état piteux des hôpitaux au Maroc. Selon ce rapport, 70% des structures hospitalières relevant du secteur public sont non-conformes.
Tous les citoyens s’accordent à dire que les hôpitaux publics au Maroc laissent beaucoup à désirer. Cette réalité se vérifie par le calvaire que vivent au quotidien des centaines de malades dans les quatre coins du Royaume, acculés à s’adresser aux hôpitaux publics. Le Réseau marocain pour le droit à la santé s’est penché sur ce sujet et a préparé un rapport.
L’état piteux des hôpitaux publics
Dans son rapport, le Réseau explique que pas moins de 70% des hôpitaux relevant du secteur public au Maroc sont dans un état piteux. Cette situation se fait ressentir, selon la même source, surtout au niveau des infrastructures d’accueil et de la qualité des soins prodigués aux patients. Ledit rapport note également que, face à ce constat alarmant et désolant, plus de 90% des patients marocains disposant d’une couverture médicale préfèrent se tourner vers des cliniques privées. Le réseau note, néanmoins, que se tourner vers les cliniques privées n’est pas à la portée de toutes les catégories de la société marocaine. En effet, une partie de la population, appartenant surtout aux couches modestes de la société, continue de fréquenter les hôpitaux publics, faute de moyens. A ce propos, le Réseau marocain pour le droit à la santé appelle le département de la santé à se pencher au plus vite sur les inégalités entre les structures de santé publique et celles privées. Afin d’y parvenir, il propose de mettre en place une stratégie en faveur d’une remise à niveau des hôpitaux publics dans le Royaume.
Baisse des indicateurs du système de santé
Dans son rapport, le Réseau marocain pour le droit à la santé rappelle que l’état catastrophique des hôpitaux publics au Maroc est pour beaucoup dans le recul des indicateurs du système de la santé au Royaume. Ainsi, il est noté une hausse du taux de mortalité des femmes enceintes durant les derniers mois, en plus de la réapparition de certaines maladies infectieuses, comme la tuberculose. Selon le Président du Réseau et Secrétaire général de l’Organisation Démocratique du Travail (ODT), Ali Lotfi, la dégradation des hôpitaux publics au Maroc a poussé un nombre important de médecins à quitter la Santé publique pour exercer dans le privé. Selon lui, plusieurs Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) connaissent une véritable hémorragie, en raison de la vague de démissions de médecins spécialistes qui préfèrent aujourd’hui exercer dans le secteur privé, avec tous les avantages financiers que leur procurent les cliniques privées.
En 2017, il n’est plus possible de se voiler la face: les hôpitaux publics au Maroc vont mal. C’est une réalité qui dure depuis plusieurs années. De l’avis des professionnels de la santé, les mesures palliatives, à elles seules, ne permettront pas de remettre sur pied un secteur rongé par des maux multiples.
Mohcine Lourhzal