Les travaux des 48èmes Assemblées générales de la Banque africaine de développement (BAD) ont démarré, lundi 27 mai à Marrakech, avec la préoccupation majeure pour le continent de convertir la phénoménale croissance de l’Afrique en une transformation réelle, à savoir une croissance forte, partagée et écologiquement durable.
Ainsi, en prélude aux assemblées annuelles qui démarrent officiellement ce jeudi 30 mai, les travaux de plusieurs séminaires et ateliers thématiques ont été ouverts simultanément lundi (27 mai), lors desquels les participants ont eu à débattre autour de plusieurs thématiques liées, entre autres, à «la politique pour la transformation structurelle en Afrique: quel rôle pour les clubs de réflexion?», «la politique de diffusion et d’accès à l’information», «stimuler le secteur privé africain pour le financement et les opportunités d’affaires» et «besoin du secteur de l’énergie en Afrique: renforcement des capacités».
Les travaux des séminaires et ateliers de la première journée ont également été axés sur «l’indice de la croissance inclusive en Afrique», «le dialogue sur la gouvernance: mettre l’obligation de rendre compte au cœur des prestations de service», «de la stabilité à la croissance: indicateurs stratégiques de l’investissement et du maintien de la dynamique de croissance» et «transparence, responsabilité et participation citoyenne».
Lors de ces rencontres simultanées, les participants ont ainsi pris connaissance des grands axes de deux rapports, l’un sur la compétitivité en Afrique (RCA) 2013, intitulé «connecter durablement les marchés de l’Afrique» et l’autre sur le développement de l’Afrique en 2012.
La transformation comme motivation
Initiées jusqu’au 31 mai, à Marrakech, sous le thème «la transformation structurelle de l’Afrique», les assemblées annuelles de la BAD connaissent la participation de plus de 2.500 délégués représentant plus de 70 pays. De l’avis des organisateurs, la transformation économique du continent africain constitue la pierre angulaire de la nouvelle stratégie décennale (2013-2022) du Groupe de la Banque africaine de développement. Cette stratégie, approuvée par le Conseil d’administration de la Banque, met l’accent sur la qualité et le caractère durable de la croissance. Son approbation par les administrateurs est l’aboutissement d’un large et profond processus de consultations, aussi bien au sein de la Banque qu’à l’extérieur. Elle réaffirme les choix stratégiques de la Banque que sont les infrastructures, l’intégration économique et le secteur privé. Elle trace la voie à suivre pour parvenir à une croissance inclusive, partagée par tous les citoyens, de tous âges, sexes et régions et qui tient particulièrement compte des Etats fragiles d’Afrique où vivent 200 millions de personnes.
Cette stratégie met aussi l’accent sur le renforcement de la résilience au changement climatique et la gestion durable des ressources naturelles.
Par ailleurs, cette feuille de route dégage les domaines sur lesquels la Banque axera ses activités pour améliorer la qualité de la croissance en Afrique. Il s’agit notamment du développement de l’infrastructure, de l’intégration économique régionale, du développement du secteur privé, de la gouvernance, de la responsabilisation et du développement des compétences et de la technologie.
La nouvelle stratégie propose aussi de rechercher des modalités nouvelles et innovantes de mobilisation des ressources pour accompagner la transformation de l’Afrique, notamment en utilisant de façon optimale ses propres ressources. Le recours accru aux partenariats public-privés, les arrangements de cofinancement et les instruments d’atténuation des risques attireront de nouveaux investisseurs.
«Au cours d’une décennie marquée par des mutations profondes de l’économie mondiale, l’Afrique a démenti les prévisions pessimistes et a enregistré une croissance remarquable. Cette croissance économique doit maintenant se traduire en une véritable transformation économique qui créera des emplois et offrira des opportunités aux populations… C’est pour cette raison que la prochaine décennie sera si déterminante et que la stratégie de la Banque africaine de développement pour la période 2013-2022 revêt une si grande importance», a d’ailleurs souligné le président de la BAD, Donald Kaberuka.
Afrique
«La qualité et la pérennité de la croissance sont les deux principaux obstacles auxquels l’Afrique d’aujourd’hui est confrontée», disait déjà, le président de la BAD, Donald Kaberuka, le 25 mai dernier à Addis-Abeba, lors des cérémonies marquant les 50 ans de l’Union Africaine. Les Assemblées générales de la BAD se tiennent à un moment crucial. Pour Kaberuka, «l’Afrique avance et elle a besoin d’un coup de pouce. Le reste du monde stagne et lui aussi a besoin d’un coup de pouce. L’Afrique a besoin du monde et le monde a besoin de l’Afrique. Chacun peut donner un coup de pouce à l’autre». |
Economie africaine Les intervenants au séminaire sur l’indice de la croissance inclusive ont tous convenu que l’Afrique affiche de «bonnes performances économiques», mais ces dernières ne bénéficient pas aux populations de manière équitable. Durant la dernière décennie, l’Afrique a enregistré un important taux de croissance économique de 5,2%. Il est toutefois regrettable que les bénéfices de cette croissance ne soient pas distribués de manière inclusive. |