C’est une police dédiée à l’environnement qui voit le jour au Maroc. Lancée à Rabat par le ministère délégué chargé de l’Environnement, cet organe de dissuasion et de contrôle, qui n’est pas comme les autres, aura du pain sur la planche.
Les missions de cette nouvelle police sont multiples. En effet, composée dans un premier temps de 40 inspecteurs, la police de l’environnement dispose des prérogatives que lui confère le décret n° 2-14-782, relatif à l’organisation et aux modalités de fonctionnement de cet organe.
Ce décret précise que la police de l’environnement, placée sous l’autorité gouvernementale chargée de l’Environnement, a pour missions de procéder au contrôle, à l’inspection, à la recherche et à l’investigation dans le domaine de l’environnement, ainsi que de constater les infractions et de dresser des PV, tel que prévu par les lois environnementales, concernant tout acte contraire aux principes de protection et de respect de l’environnement.
Le décret n° 2-14-782 énonce également que les opérations de contrôle effectués par la police de l’environnement peuvent être menées soit de manière inopinée, ou dans le cadre d’un plan national de contrôle de l’environnement élaboré, après consultation des autorités gouvernementales concernées. Ledit décret prévoit aussi que l’autorité gouvernementale chargée de l’environnement procède périodiquement à la collecte et au traitement des informations relatives aux PV dressés par la police de l’environnement, à partir d’une base de données, qu’elle transmet par la suite au chef de gouvernement pour information.
En s’exprimant lors de la cérémonie d’installation de la première promotion des inspecteurs de la police de l’environnement à Rabat, la ministre délégué chargée de l’Environnement, Hakima El Haité, a indiqué: «La création de la police de l’environnement intervient en application des dispositions de la Constitution qui garantit aux citoyens le droit à un environnement saint et au développement durable. Elle a ajouté que le Royaume est engagé dans tout ce qui a trait à la préservation de l’environnement.
La mission de la police de l’environnement
Quelles sont les prérogatives de la police de l’environnement? A cette question, la ministre déléguée chargée de l’Environnement apporte quelques éclaircissements. Selon elle, cette police est appelée à constater les différentes infractions environnementales, notamment celles techniques ou qui sont liées à la pollution atmosphérique et aux études d’impact sur l’environnement, avant la réalisation de tout projet. La police de l’environnement doit également contrôler les décharges, leur restauration et les stations d’épuration des eaux usées, ainsi que le transport des déchets dangereux. Les inspecteurs de la police de l’environnement sont, en outre, tenus de mener des opérations de contrôle régulières, relatives au traitement des plantes, des eaux usées et des déchets solides. Elle est également chargée de l’évaluation des projets d’investissement et de leur degré de respect de l’environnement. Afin que ces différentes opérations de contrôle se déroulent dans des conditions optimales, la police de l’environnement collabore étroitement avec les services de police, les éléments de la Gendarmerie Royale et le ministère de la Justice et des Libertés.
Une expérience concluante
L’installation de la première promotion des inspecteurs de la police de l’environnement à Rabat est venue couronner un processus qui a, en fait, débuté il y a presque quatre ans. C’est en novembre 2013 que la première brigade de police de l’environnement a vu le jour à Casablanca. Sa mission était de relever et de sanctionner tout acte irrespectueux de l’environnement. L’expérience a été concluante. En l’espace de quelques mois (de janvier à juillet 2014), pas moins de 414 contraventions ont été enregistrées par cette brigade.
Le Maroc, qui a accueilli en novembre 2016 la Conférence internationale sur le climat COP22, est décidé à renforcer son positionnement en tant que pays avancé en matière de protection de l’environnement et de développement durable.
Mohcine Lourhzal
Ces initiatives qui peinent à porter leurs fruits
Nombreuses sont les voix qui appellent à la mise en place de stratégies qui permettraient d’inculquer le vrai civisme au citoyen marocain. Elles estiment que ce n’est pas en promulguant les lois ou en prévoyant des sanctions que les comportements vont évoluer. En effet et à titre indicatif, le Royaume a été parmi les premiers pays à avoir élaboré une loi contre le tabagisme dans les lieux publics, en 1991. Pourtant, en 2017, cette loi n’est même pas connue des citoyens. L’opération «Zéro Mika», lancée en grande pompe en juillet 2016, peine à porter ses fruits. Les sacs en plastique sont à ce jour vendus illégalement à 2 dirhams l’unité…