L’existence de groupes séparatistes en Afrique est un facteur direct de déclenchement des guerres civiles et des conflits raciaux et ethniques, ainsi que des bouleversements du tissu social et culturel qui sapant les fondements et la stabilité des pays du continent, a affirmé, dimanche, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.
Les défis sécuritaires auxquels est confronté le continent africain aujourd’hui sont, dans leur ensemble, sans précédent et inattendus, avec un rythme qui ne cesse de s’accélérer et une complexité qui croît de façon exponentielle, a souligné le ministre dans une allocution lue en son nom à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne de la 43ème édition du Moussem culturel international d’Assilah et de la 36ème édition de l’Université ouverte Al-Mu’tamid Ibn Abbad.
Dans ce contexte, M. Bourita a ajouté que près de la moitié des victimes du terrorisme dans le monde ont péri en Afrique, d’autant plus que les organisations terroristes s’étendent et imposent de plus en plus leur contrôle dans des zones géographiques à travers le continent, relevant que l’Afrique reste le continent le plus touchée par les crises, les conflits, les guerres et les répercussions du changement climatique qui menacent la sécurité alimentaire et provoquent des transformations démographiques dues aux déplacements forcés et à la migration.
L’Afrique est également confrontée au fléau de la contrebande d’armes et de drogue, aggravé par des frontières poreuses et des systèmes de sécurité faibles et fragiles, a-t-il fait observer, notant que l’absence de bonne gouvernance et d’institutions fortes a généré un état d’instabilité politique et sociale, entrainant le processus démocratique dans une fragilité chronique qui se manifeste à travers les coups d’État militaires successifs.
Le ministre a fait constater que l’idéologie séparatiste provoque non seulement des guerres civiles, mais alimente également l’extrémisme et le terrorisme, expliquant, dans ce sens, que les mouvements séparatistes et terroristes affichent plusieurs points de convergence, à savoir saper la souveraineté et les fondements des États, attirer des financements abondants et reproduire les tactiques opérationnelles.
Dans ce contexte, M. Bourita a estimé nécessaire d’établir des partenariats efficaces en s’appuyant sur les structures existantes, notamment les organisations régionales, insistant sur la nécessité de renforcer les synergies et d’unifier les efforts déployés sur le continent africain aux niveaux national, sous-régional et régional, en prenant en compte les exigences et les spécificités des pays.
Le ministre a affirmé que le Maroc fait confiance aux organisations régionales et soutient toutes les démarches de l’Union africaine, dont le Conseil de paix et de sécurité est présidé par le Maroc au cours du mois d’octobre, rappelant que la capitale marocaine, Rabat, abrite une importante instance africaine : l’Observatoire Africain des Migrations.
Le Royaume soutient non seulement les organisations régionales, mais a également ouvert la voie à la création de l’Organisation de l’unité africaine, et défini le cadre commun d’action, a-t-il poursuivi, expliquant que le Maroc, conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a consacré ses efforts, depuis son retour à l’Union Africaine, à la réunification et au développement de l’instance panafricaine, en adoptant la politique prônée par le Souverain en Afrique, fondée sur la responsabilité, la solidarité et l’action commune.
L’approche marocaine est basée sur l’idée d’un engagement global et large à différents niveaux, en prêtant main forte et en accompagnant les pays africains frères dans les différentes étapes de la réalisation de la sécurité et du développement, à travers la participation aux forces onusiennes de maintien de la paix déployées en Afrique et la contribution efficace à la lutte contre le terrorisme, à travers une approche globale et innovante visant à éliminer le terrorisme à sa source, acceptée par les pays africains qui bénéficient de la formation et de l’éducation des imams et des morchidines, a noté M. Bourita.
Le ministre n’a pas manqué de souligner que le Maroc, parallèlement à ces contributions, déploie des efforts inlassables pour éliminer la marginalisation et l’exclusion, lutter contre le changement climatique et les menaces à la sécurité alimentaire et combattre les causes profondes de l’extrémisme.
LR/MAP