Au lendemain du retour de Sa Majesté le Roi de sa tournée africaine, le Souverain s’est attelé à liquider des dossiers dont l’instance n’avait que trop duré. Notamment celui de la formation du Gouvernement, 5 mois après les élections…
Avec le retour du Souverain, c’était surtout l’arbitrage tant attendu, quant à la constitution du gouvernement qui était bloquée, que tout le monde attendait. Une situation dont la lourdeur commençait à se faire sentir sur plusieurs plans en attendant le «déblocage»… Ce dernier ne s’est pas fait attendre.
En effet, le mercredi 15 mars au soir, un communiqué du Cabinet Royal tranchait sur la question en désengageant le chef de gouvernement désigné de ses fonctions conformément à la lettre et à l’esprit de la Constitution marocaine. Après avoir relevé que «Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait pris l’initiative, 48 heures après l’annonce des résultats des élections législatives du 7 octobre 2016, de désigner M. Abdelilah Benkirane, Chef du Gouvernement», le communiqué a souligné qu’il était «A rappeler que SM le Roi avait exhorté, à plusieurs reprises, le Chef du Gouvernement désigné, d’accélérer la formation du nouveau gouvernement».
Le communiqué poursuit: «Après le retour au pays de SM le Roi, au terme de la tournée qui a conduit le Souverain dans plusieurs pays africains frères, Sa Majesté le Roi a pris connaissance que les consultations menées par le Chef du Gouvernement désigné, pendant plus de cinq mois, n’ont pas abouti jusqu’à ce jour à la formation de la majorité gouvernementale, en plus de l’absence de signaux qui augurent de sa prochaine formation».
Et le communiqué de faire savoir qu’en vertu des prérogatives constitutionnelles de Sa Majesté le Roi, «en sa qualité de garant de la Constitution et de la bonne marche des Institutions, et de défenseur des intérêts suprêmes de la Nation et des citoyens, et partant du souci de Sa Majesté de dépasser la situation d’immobilisme actuelle, Sa Majesté le Roi a décidé de désigner une autre personnalité politique du parti de la Justice et du développement en tant que nouveau Chef du gouvernement.
SM le Roi a opté pour cette Haute décision, parmi toutes les autres options que lui accordent la lettre et l’esprit de la Constitution, en concrétisation de sa volonté sincère et de son souci permanent de consolider le choix démocratique et de préserver les acquis réalisés par notre pays dans ce domaine.
Sa Majesté le Roi recevra dans le délai le plus proche, cette personnalité et la chargera de former le nouveau gouvernement.
Sa Majesté le Roi a tenu à saluer le haut sens de responsabilité et de patriotisme sincère dont a fait preuve M. Abdelilah Benkirane, tout au long de la période pendant laquelle il a assumé la présidence du gouvernement, en toute efficacité, compétence et abnégation».
Le communiqué du Cabinet Royal tournait ainsi la page «Benkirane» et ouvrait une nouvelle voie vers la constitution du gouvernement qui se veut «immédiate».
Du côté du Parti de la Justice et du Développement (PJD), la décision royale a été bien reçue, selon ce qui a été annoncé par le parti.
Les membres du Secrétariat général du PJD) ont à l’unanimité interagi positivement avec le communiqué du Cabinet royal, a indiqué Benkirane dans une déclaration, au terme d’une réunion du secrétariat général du PJD qui s’est tenue suite au communiqué du Cabinet royal. Les membres du Secrétariat général ont exprimé leur fierté quant au parcours accompli par le parti sous la direction de son secrétaire général, ainsi qu’au déroulement des consultations pour la formation du gouvernement en totale harmonie avec la teneur du communiqué du Cabinet royal, a indiqué M. Benkirane. Il a, en outre, souligné que les discussions lors de cette réunion se sont déroulées dans le calme, la clarté et la sincérité, relevant qu’en général, il y avait un climat de soulagement.
Lors de cette réunion le secrétariat général du PJD a convoqué une session extraordinaire du Conseil national du parti samedi (18 mars), en vue d’élargir les consultations, examiner la nouvelle donne et prendre la décision adéquate au sujet de la désignation d’une autre personnalité de cette formation pour la constitution du gouvernement.
Le secrétariat général du parti, qui indique dans un communiqué rendu public, suite à sa réunion tenue jeudi à Rabat, que Benkirane n’est en aucune manière responsable du retard qu’ont pris les concertations et que ce retard est dû «aux conditions successives posées, lors des différentes étapes des négociations, par certains partis politiques», ajoute cependant que le parti demeurera fidèle à l’intérêt supérieur de la nation et soucieux de consolider le choix démocratique en faisant prévaloir la logique du consensus.
Le communiqué note également que le secrétaire général du PJD a exprimé dans un exposé présenté à cette occasion «sa fierté pour le bilan du parti au cours de la période où il a conduit le gouvernement».
Hamid Dades