Sahara | Comment la diplomatie marocaine a fait pencher la balance du bon côté aux Nations-Unies

La célébration du 47ème anniversaire de la Marche Verte (6 novembre 2022) est une occasion renouvelée de rappeler le long chemin parcouru et l’action de longue haleine menée par la diplomatie marocaine en faveur de la défense de son intégrité territoriale au Sahara, en tant que cause nationale numéro un qui rassemble tous les Marocains. 

La proposition marocaine d’autonomie pour les Provinces du Sud proposée par le Royaume en 2007, est aujourd’hui considérée par la majorité écrasante des membres du Conseil de sécurité comme étant la base la plus sérieuse et la plus réaliste pour résoudre le différend autour du Sahara. Cette prise de conscience de la part de la communauté internationale n’est pas venue du jour au lendemain.

La question du Sahara, entre hier et aujourd’hui

Le conflit autour du Sahara a connu moult développements. Depuis le début de ce conflit orchestré par l’Algérie, par Polisario interposé, le Maroc a choisi la voie de la légalité en adhérant de manière volontaire au processus onusien visant à résoudre ce dossier. En dépit des faits historiques et preuves juridiques attestant de la marocanité du Sahara, l’engagement du Royaume est resté inchangé et ce, malgré les manœuvres des séparatistes du Polisario à la solde de la junte militaire algérienne, visant à saboter le processus onusien pour la résolution de ce dossier qui dure depuis bientôt un demi siècle. L’Algérie a toujours prétendu ne pas être concernée par l’affaire du Sahara. Néanmoins, cela est l’évidence-même, la réalité sur le terrain et les faits historiques contredisent les assertions mensongères d’Alger. Dans ce cadre, il convient de rappeler que sans le soutien financier, logistique et diplomatique, notamment du régime algérien, le Polisario n’aurait jamais pu voir le jour. Cette mauvaise foi manifeste n’a pas dissuadé le Maroc de rester droit dans ses bottes vis-à-vis de la défense de son intégrité territoriale, tout en faisant preuve de bonne volonté. Cette bonne volonté s’est manifestée à plusieurs reprises, comme ce fut le cas en 1981 lorsque le Royaume a accepté le principe d’un referendum au Sahara. Après trois ans de pourparlers (1985-1988), Rabat a donné son aval à la proposition du Secrétaire Général des Nation-Unies de l’époque, Javier Pérez de Cuéllar, pour un règlement du conflit débouchant sur un cessez-le-feu, puis sur l’organisation d’un référendum par lequel les populations du Sahara choisiraient entre deux options, l’intégration au Maroc ou l’indépendance. Le 6 septembre 1991, est signé à Rabat, un accord de cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario.

A la lecture de la rhétorique du Polisario et de ceux qui soutiennent ses thèses séparatistes sans une compréhension approfondie des multiples facettes du conflit, l’on pourrait croire que c’est le Maroc qui a entravé le travail de l’ONU. Cependant, une analyse plus objective du plan de règlement (referendum) présenté par les Nations-Unies et des conditions dans lesquelles il a été adopté en 1991, montre que c’est le Polisario (avec le soutien de l’Algérie) qui a saboté toutes les initiatives de règlement de ce dossier. En réalité, l’ONU devait répondre à l’importante question de savoir qui est Sahraoui et qui doit pouvoir voter lors d’un référendum? Plus tard, au cours du processus politique dirigé par les Nations-Unies, l’absence de réponse à cette question s’est avérée être le principal obstacle qui a empêché son organisation. Alors que pour le Polisario, les Sahraouis qui devaient être autorisés à voter sont uniquement ceux inclus dans le recensement espagnol de 1974 (74.000 personnes), le Maroc défendait, à juste titre, le droit pour tous les Sahraouis ayant des liens familiaux ou de sang avec la région de s’exprimer, qu’ils aient ou non été inclus dans le recensement espagnol. Cette position était partagée par Javier Perez de Cuellar, alors Secrétaire Général des Nations-Unies qui estimait que le recensement espagnol ne pouvait pas être la seule base d’un référendum. En effet, la vie nomade de la population Sahraouie et les déplacements constants d’individus et de familles à travers les frontières nationales, que ce soit pour fuir le colonialisme espagnol ou pour des raisons purement économiques, rendaient injuste et illogique de se baser uniquement sur ledit recensement pour organiser un referendum au Sahara (en s’en tenant au recensement espagnol, le Polisario validait par exemple le droit de vote à un Sahraoui figurant sur ce recensement, mais pas à son père, son frère, ou son oncle, qui auraient quitté la Région, ou n’y auraient pas été présents au moment du recensement). Aux yeux de nombreux observateurs, la manière dont le plan de règlement (referendum) a été mis en place par l’ONU donnait l’impression que l’objectif premier des Nations-Unies à l’époque, était de parvenir aussi vite que possible, à une entente entre les parties, plutôt que de proposer un plan qui soit viable et susceptible de permettre une résolution définitive du conflit autour du Sahara.

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Engagement constant, coups bas et sabotage

Si le Maroc a constamment exprimé son adhésion aux efforts onusiens afin de trouver une issue politique et définitive à la question du Sahara, le Polisario soutenu par l’Algérie, s’est toujours mis en porte-à-faux avec les résolutions du Conseil de sécurité et les initiatives prises par les Secrétaires Généraux des Nations-Unies, afin de clore ce différend de manière définitive, à l’exception de Ban Ki-Moon. De nationalité sud-coréenne, le 8ème Secrétaire général des Nations-Unies (1er janvier 2007-31 décembre 2016, soit 2 mandats à la tête de l’ONU), a été quasiment le seul patron des Nations-Unies à avoir été soutenu par le Polisario et leur soutien algérien. Quoi de plus normal, lorsqu’on sait que Ban Ki-Moon s’est publiquement rangé du côté des séparatistes. Plutôt que de se focaliser sur une formule qui s’est révélée inapplicable, l’ancien Secrétaire général des Nations-Unies aurait dû, selon nombre d’observateurs, observer son droit de réserve, en tant que 1er responsable de l’ONU. Son prédécesseur, Perez de Cuellar, a écrit dans ses mémoires, qu’il n’a jamais été convaincu de la pertinence de l’option référendaire comme solution à l’affaire du Sahara. Aujourd’hui, sous le mandat d’Antonio Guterres, grâce à ses efforts soutenus et fort de la justesse de sa cause, la diplomatie marocaine, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, est parvenue à renverser la vapeur au sein des Nations-Unies. Actuellement, la majorité écrasante des membres du Conseil de Sécurité, surtout dans les rangs des pays les plus influents, a pris conscience de la pertinence du plan marocain d’autonomie pour les Provinces du Sud, présenté à l’ONU en 2007, en tant que base sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du conflit autour du Sahara. C’est la seule solution qui satisfasse les paramètres énoncés dans les récentes résolutions du Conseil de sécurité. Depuis 2007, les 18 résolutions du CS de l’ONU ont toutes soutenu l’approche marocaine en soulignant la prééminence de son initiative, son sérieux et sa crédibilité. Il faut rappeler que dans le sillage de cette dynamique insufflée par la proposition marocaine Peter Van Walsum, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU et le facilitateur pour les quatre premiers cycles de négociations onusiennes, avait en 2008, déclaré «qu’un Sahara indépendant n’est pas un objectif réalisable» exhortant le Conseil de Sécurité à poursuivre la seule solution politique de compromis réalisable, à savoir l’autonomie sous souveraineté marocaine, ce qui avait exacerbé le Polisario. Peter Van Walsum est remplacé en janvier 2009 par Christopher Ross. Très vite, l’émissaire onusien fera preuve de subjectivité en s’alignant sur les thèses séparatistes. Il sera remplacé en 2017 par Horst Köhler qui entamera le processus des tables rondes, avant de démissionner en 2019. Aujourd’hui encore, les pourparlers devant être menés sous l’égide des Nations-Unies pour parvenir à une solution à la question du Sahara, sont toujours au point mort. Le nouvel émissaire onusien dans la région, Staffan De Mistura, ne parvient pas, malgré ses multiples tentatives, à redémarrer le processus des tables rondes là où elles se sont arrêtées avec Horst Köhler. La raison à ce blocage est à chercher du côté du Polisario et de son parrain algérien, qui a officiellement rejeté ce processus. A ce titre, la dernière résolution du Conseil de Sécurité (2654) a clairement identifié les parties qui empêchent, par leurs attitudes contre-productives, le dossier du Sahara d’avancer dans le bon sens.

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Mohcine Lourhzal

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Provinces du Sud

Coups de ciseaux et bousculade diplomatique à Laâyoune et Dakhla

La diplomatie marocaine a réussi à passer de la phase de fortification des acquis réalisés en matière de défense de la cause nationale à celle d’imposer une nouvelle réalité fondée sur la reconnaissance internationale croissante de la légitimité de l’initiative marocaine d’autonomie comme solution au différend autour du Sahara. L’ouverture de Consulats de plusieurs pays dans les provinces sud du Maroc en est la démonstration impressionnante. A ce jour, 30 représentations diplomatiques de pays étrangers ont ouvert leurs portes dans les Provinces du Sud (15 consulats généraux à Dakhla et 12 à Laâyoune). Ce nombre devrait augmenter au cours des prochaines semaines, sachant que le Guatemala a décidé d’ouvrir un Consulat général à Dakhla en cours de mois (novembre 2022).

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