Saâd-Eddine El Othmani, le «Psy» que le Souverain a nommé chef de gouvernement et a chargé de former la majorité gouvernementale, conformément aux dispositions de la Constitution, compte à son actif de longues années de militantisme politique. Portrait.
Saâd-Eddine El Othmani que SM le Roi Mohammed VI a nommé, vendredi 17 mars 2017, chef de gouvernement est né le 16 janvier 1956 à Inezgane.
Un parcours brillant à tous les niveaux
Baccalauréat en poche en 1976, El Othmani poursuit son cursus universitaire et se spécialise en médecine. Il commence, en 1987, à exercer en tant que médecin généraliste puis, à compter de 1990, alors qu’il poursuivait ses études médicales, en tant que médecin en cours de spécialisation en psychiatrie au Centre hospitalier universitaire de Casablanca. En 1994, il devient psychiatre à l’Hôpital psychiatrique de Berrechid et ce, jusqu’à 1997.
Saâd-Eddine El Othmani est aussi un connaisseur dans le domaine religieux, diplômes à l’appui. Il a en effet obtenu une licence en droit musulman en 1983, puis un magistère en loi islamique à Dar Al-Hadith Al-Hassania en 1987 et un diplôme supérieur en études islamiques à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’université Mohammed V de Rabat en novembre 1999. Il s’oriente par la suite vers le domaine politique dans lequel il assurera plusieurs responsabilités.
A la suite des élections législatives de 1997, il est élu en tant que parlementaire d’Inezgane, mandat qu’il briguera jusqu’en 2007. En janvier 1998, il devient directeur du Mouvement Populaire Démocratique Constitutionnel (MPDC), né d’une scission du Mouvement populaire (MP) en 1967. Lequel MPDC accueillera, 30 ans plus tard (1997), des militants de la Chabiba islamiya. Ce qui constituera l’ébauche du Parti de la Justice et du Développement (PJD, nom que prend le MPDC en 1998) dans lequel El Othmani va très vite gravir les échelons de la responsabilité. C’est ainsi qu’en 1999, il est élu secrétaire général adjoint du PJD, avant d’en devenir le SG, de 2004 à 2008. En effet, lors des élections comptant pour le renouvellement des instances décisionnelles du PJD de 2008, El Othmani est remplacé à la tête du parti par Abdelilah Benkirane. Il réussit malgré tout à occuper le poste de président du Conseil national du parti islamiste, ainsi que celui de président de la Commission des relations internationales du PJD. En 2012, il est nommé par le Souverain ministre des Affaires étrangères et de la Coopération dans le gouvernement Benkirane I, avant d’être remplacé à ce poste par Salaheddine Mezouar, dans le cadre d’un remaniement ministériel, effectué le 10 octobre 2013.
La consécration
La consécration du parcours politique d’El Othmani ne viendra que 4 ans après. Vendredi 17 mars 2017, il est nommé chef de gouvernement par SM le Roi Mohammed au Palais royal de Casablanca. Cette nomination est intervenue suite au blocage des négociations menées depuis plus de cinq mois par l’ancien chef de l’Exécutif et actuel SG du PJD, Abdelilah Benkirane. Ce dernier a d’ailleurs révélé qu’il comptait remettre au Souverain un compte-rendu détaillé du processus des négociations qu’il avait menées pour la formation du gouvernement et des raisons ayant abouti au blocage de ce processus. L’audience espérée par Benkirane avec le Souverain n’aura jamais lieu pour la simple raison que SM le Roi Mohammed VI suit de près tout ce qui a trait aux intérêts du pays et des citoyens. De ce fait, aucun prétexte ne justifie qu’un chef de l’Exécutif soit dans l’incapacité de former sa majorité, alors qu’il a eu plus de 5 mois pour le faire.
Mohcine Lourhzal