Tous avec le nouveau chef de Gouvernement ?

Saad Eddine El Othmani est un homme chanceux.

Lui, l’islamiste de formation et de conviction, haut responsable du PJD dont il tenait même les rênes de 2004 à 2008, se retrouve, alors qu’il vient d’être nommé chef de Gouvernement, accueilli à bras ouverts par tous les partis politiques, voire par tous les commentateurs d’ici et d’ailleurs…

Dans cette ambiance de «consensus providentiel», tout s’estompe: les distinctions de filiations, les oppositions de référentiels, les différences de projets de société… Tout le monde oublie tout et tout le monde se congratule.

A la veille de la désignation de Saad Eddine El Othmani, le problème n’était plus de savoir si le PJD était le bienvenu ou non pour diriger le Gouvernement, le problème était juste de savoir qui, au PJD, ferait l’affaire à la tête du Gouvernement ? Et quand la nomination de Saad Eddine El Othmani a été annoncée, il y eût comme un grand soulagement, suivi du «consensus providentiel» !

A qui le nouveau chef de Gouvernement doit-il cet accueil chaleureux ? Tout simplement à son prédécesseur !

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Abdelilah Benkirane a conduit les concertations pour la formation du Gouvernement de telle manière qu’elles n’ont eu que deux résultats: une crispation maximale conduisant à l’impasse et un retard record (5 mois) conduisant au ras-le-bol.

Du coup, avec Saad Eddine El Othmani, le sentiment général ne pouvait être que celui d’une libération.

D’autant que, durant les 5 mois de bras de fer, il n’a encore jamais été question de programme, projets, ou priorités…

Aujourd’hui, il apparaît à tous les Marocains que la priorité des priorités est de remettre les institutions –Parlement et Gouvernement- en marche et d’essayer de rattraper le temps perdu. Car, l’air de rien, c’est la moitié de l’année qui s’est écoulée dans cette situation d’anomalie inédite.

Alors, tous les Marocains pour le nouveau chef de Gouvernement ? Pas forcément. Les progressistes et modernistes marocains n’ont pas oublié que leur projet de société et celui du PJD ne sont pas semblables… Même si Saad Eddine El Othmani présente le visage le plus pondéré du parti où l’on trouve aussi des caciques du MUR et des Salafistes qui ne rassurent pas avec leurs conceptions rigides et leur interprétation fantaisiste de l’Islam (le cas d’un Kabbaj qui trouve normal qu’on marie une fillette de 9 ans et anormal que l’on tende la main aux mères célibataires, comme le fait Aïcha Chenna)…

Signature de la Charte : Ils sont venus, ils étaient tous là…

Cependant, tous les Marocains (sensés) sont pour que le Maroc renforce son front intérieur, au plus vite.
D’abord, pour faire face aux exigences de la gestion interne et des retards à combler. Ensuite, pour relever les défis extérieurs, qui sont aujourd’hui plus grands et plus nombreux que jamais… Les provocations ne manquant pas pour réduire les avancées du Maroc à zéro.

Le tout est de savoir si, au sein du PJD, Saad Eddine El Othmani trouvera plus de rivalité et de fronde que de soutien, ou plus de soutien que de rivalité et de fronde ? 

Bahia Amrani

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