Quels ministrables ?

Les partis politiques sont, ces jours-ci, en ébullition.

C’est que, pendant les cinq mois de négociations pour la formation d’un Gouvernement, la bataille consistait d’abord à s’entendre sur ceux d’entre eux qui participeraient à la coalition gouvernementale que doit constituer le PJD (négociations menées durant les 5 mois par Abdelilah Benkirane ; puis bras de fer après bras de fer et l’impasse constatée, par le N°2 du même parti, Saad Eddine El Othmani).
Aujourd’hui, El Othmani (mais aussi son parti) ayant permis de sortir les tractations de l’impasse, tout le monde passe à la phase II, celle de la répartition des portefeuilles (combien pour chaque parti et quel candidat pour tel portefeuille ?)…

Et, donc, ces jours-ci, tous les partis sont secoués par ce qu’on appelle communément «La guerre des portefeuilles».

Dans chaque parti, il y a des ambitions –légitimes ou non, compréhensibles ou pas- qui se déclarent avec plus ou moins de force.

Les chefs de file des partis sont sollicités, n’ayant souvent qu’une faible marge de manœuvre. Notamment, lorsque le nombre de portefeuilles proposé au parti est dérisoire (on parle actuellement de 2 seulement pour l’USFP, ainsi que pour le PPS) ; que le chef a lui-même des visées sur la fonction ; et qu’en plus, il a ses propres préférences parmi les collaborateurs et militants…

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La guerre des portefeuilles est d’autant plus rude que deux éléments nouveaux sont intervenus depuis le déblocage.

Le 1er a trait au nombre de participants à la coalition. La Majorité sortante était composée de 4 partis seulement (PJD, RNI, MP et PPS). Alors que la prochaine voit s’ajouter à ces 4 partis deux autres: l’USFP et l’UC.

Le 2ème élément concerne le nombre de portefeuilles à attribuer et qui, selon les 1ères informations qui ont filtré, serait réduit à 30.

Ce qui conduit à un constat peu réjouissant pour les «ministrables» et que l’on peut résumer par «plus de candidats pour moins de portefeuilles». L’équation devient difficile…

A cela s’ajoute une autre considération à ne pas perdre de vue. C’est le fait qu’il y a eu tellement de bras de fer autour de ce Gouvernement, que l’opinion publique est impatiente de voir les heureux gagnants de ce long marathon.

Il ne faudra pas que la montagne accouche d’une souris.

Enfin, il y a le principal: l’accord final, celui du Roi.

La Constitution est claire. Son article 47 est clair. Il énonce: «Le Roi nomme le Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats. Sur proposition du Chef du Gouvernement, Il nomme les membres du gouvernement».

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Or, le Roi a déjà prévenu de ce qu’il attend du prochain Gouvernement (Discours de Dakar, du 6 novembre dernier). Il attend un Gouvernement fort, homogène, compétent. Cela ne se fera pas avec des bras cassés qui, sous prétexte que le parti y tient, accableront le pays de leur médiocrité 5 années durant.

Tous les prétendants à la «ministrabilité» devront donc, d’abord, s’interroger sur la compatibilité de leurs compétences (quand compétences il y a) avec les postes proposés à leur parti. Et s’ils ne le font pas, leur chef de parti devrait le faire pour eux. Cela éviterait aux uns et aux autres d’humiliants camouflets.

Une chose est sûre, même s’ils passent entre les mailles du filet (de tous les filets), les ministrables incompétents qui deviendraient ministres n’échapperont pas à l’appréciation de l’opinion publique qui s’étalera sur les réseaux sociaux, devenus depuis longtemps un censeur sans pitié et sans limites.

Bahia Amrani

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