Changement climatique | Le Maroc plaide à Nairobi pour un espace juridique africain commun

Le Royaume du Maroc a plaidé, lundi à Nairobi, pour un espace juridique africain commun pour relever les défis liés au changement climatique.

Intervenant à l’ouverture du 3ème Symposium régional sur l’Ecologisation des systèmes judiciaires en Afrique (03-05 avril), Mme Imane Elmalki, chef de division au Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire (CSPJ), a souligné la nécessité de réaliser l’équilibre entre les besoins du développement durable et la protection de l’environnement dans l’ensemble des projets de réforme, et ce, dans le cadre d’un cadre juridique commun.

La question de l’environnement est un élément fédérateur pour les pays africains et consacre l’appartenance continentale et le destin commun, a indiqué Mme Elmalki, également Conseillère à la Cour de cassation, notant que l’environnement est un bien commun et une responsabilité collective de toutes les nations, qui nécessite l’implication de l’ensemble des acteurs, en définissant les responsabilités de chaque intervenant.

Les pays africains font face aux mêmes problématiques, à savoir la désertification, la sécheresse et le changement climatique, a-t-elle noté, faisant observer que le citoyen africain est passé du stade de l’adaptation à son environnement à la recherche de meilleures opportunités dans un meilleur environnement.

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Elle a, dans ce sens, insisté sur l’importance de moderniser le système juridique en l’adaptant aux engagements régionaux et internationaux, ainsi que sur l’importance d’assurer les moyens humains, logistiques et de gestion permettant de mettre en oeuvre ces engagements, se disant pour une approche préventive et répressive pour « endiguer l’hémorragie environnementale ».

Mme Elmalki a également appelé à accorder une attention particulière à ce chantier et de fournir tous les moyens au pouvoir judiciaire, sur les plans humain, scientifique et organisationnel, pour qu’il puisse être à la hauteur des attentes et des enjeux.

Les Cours de cassation ont été les premières à s’orienter vers l’avenir vert, en modernisant les mécanisme de l’action judiciaire et administrative, ainsi que les cursus de la formation continue de ses juges, a-t-elle indiqué, mettant en avant le rôle des instituts de formation judiciaire pour faire du droit de l’environnement l’une des composantes essentielles des programmes de formation.

Elle a également souligné le rôle central de la justice dans la protection des droits et des libertés en général et dans la consécration de la sécurité environnementale en particulier, notant le besoin d’initiatives sérieuses et de stratégies intégrées pour remédier au déséquilibre, surmonter les entraves et faire face aux défis avec courage et clarté.

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« Ce symposium est une étape majeure dans le chemin que nous traverserons ensemble pour une législation réussie et une justice écologique qui assimile les transformations et permet de réaliser nos engagements, » a souligné Mme Elmalki.

Plus de 300 participants, dont 27 juges en chef issus des pays africains, prennent part au 3ème Symposium régional sur l’Ecologisation des systèmes judiciaires en Afrique, qui se poursuit jusqu’à mercredi sous le thème: « Renforcer le rôle du système judiciaire dans la lutte contre le changement climatique en Afrique ».

La séance d’ouverture a été marquée par la présence du Président kényan William Ruto qui a appelé, dans son allocution, les dirigeants africains à faire front commun pour lutter contre le changement climatique, notant que l’Afrique est affectée de manière disproportionnée par ses effets négatifs.

Les reconfigurations institutionnelles et les réinitialisations économiques émanant de ce changement structurel installeront l’Afrique, non seulement comme le continent du futur, mais comme la superpuissance économique verte mondiale, a soutenu M. Ruto.

LR/MAP

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