Le Maroc, «partenaire fiable et incontournable» pour l’Europe, constitue le premier «maillon et ancrage» du partenariat euro-africain, a affirmé l’ancienne vice-présidente du groupe socialiste au Parlement européen (PE), Elena Valenciano.
« Le Maroc est le premier maillon, le premier ancrage de cette intégration progressive vers laquelle tend le partenariat euro-africain », souligne Mme Valenciano dans une tribune sous le titre « Et si notre avenir passait par le Sud ?, publiée samedi dans le journal El Pais.
« Le Maroc est sans doute, l’un des pays avec lequel notre coopération de voisinage est la plus avancée. Et pour cause, c’est souvent à Rabat que prennent forme les profondeurs stratégiques de l’espace euro-méditerranéen tout comme l’interdépendance de fait qui lie nos destins avec l’Afrique », fait noter l’ancienne porte-parole socialiste au Congrès des députés espagnol.
« L’Union Européenne s’est construite sur des valeurs partagées auxquelles le Maroc n’est nullement étranger. La différence de culture n’est pas toujours une différence de choix ni de conviction », relève Mme Valenciano, notant que, bien au contraire, « avec le Maroc l’altérité trouve souvent les chemins de la complémentarité pour régulièrement enrichir les rives méditerranéennes d’une même ambition : celle d’avancer ensemble mains dans les mains, dans la coopération et l’entente pour faire prévaloir le dessein d’une convergence nécessaire et en phase avec son temps ».
« Les contextes ont changé et avec eux les équilibres et les dynamiques qui régissent les vocations diplomatiques de l’Union Européenne », estime-t-elle, précisant que « les multiplications des enjeux que nous connaissons justifient en soit une révision des cadres des coopérations, pour renforcer tant leur portée que leur contenu ».
« Avec le Maroc nous avons peut-être plus que jamais l’opportunité encore une fois d’innover, de montrer l’exemple et de donner un nouvel élan au sens de l’Histoire », a soutenu Mme Valenciano.
« La Présidence espagnole du Conseil de l’UE qui se profile serait un moment propice à cet exercice. L’Espagne est sans doute le pays de l’UE qui comprend mieux le Maroc et les développements récents de la relation entre Rabat et Madrid ne pourront que renforcer ce constat », a-t-elle dit, ajoutant que « la dynamique est telle que l’Espagne a les cartes en mains pour prendre le lead du projet euro-méditerranéen, avec l’appui de son voisin au Sud qui, à moins de 14 kilomètres, n’a jamais été aussi proche politiquement, diplomatiquement et économiquement qu’il ne l’est aujourd’hui ».
Sérénité
« Sécurité, migration, énergie, éducation, lutte antiterroriste et développement économique sont au cœur de notre dialogue avec Rabat. Autant de sujets dont la prise en charge effective apporte de la sérénité à l’UE, du développement en Afrique et plus de cohérence à notre projet euro-africain commun », fait observer Mme Valenciano, assurant que « le Maroc, en tant que partenaire fiable, a été de tous les rendez-vous et même au plus fort de la crise du Covid pour continuellement honorer sa part de notre responsabilité partagée ».
« L’UE sait trouver à Rabat une oreille attentive et un partenaire crédible. Cela est d’autant plus remarquable que l’axe de coopération Bruxelles-Rabat contraste clairement avec les instabilités préoccupantes qui prévalent dans la région nord-africaine », a-t-elle enchaîné, relevant que « le Maroc n’est pas une option mais bien un passage incontournable lorsque presque aucun de nos canaux avec les pays de la région ne peut se prévaloir du même degré de maturité ».
« Loin s’en faut, notre relation avec le Maroc n’est ni ponctuelle ni exclusivement bilatérale. Elle revêt une forte dimension régionale. La paix en Afrique, c’est la paix en Europe, le contraire est tout aussi vrai », insiste l’ancienne vice-présidente du groupe socialiste au Parlement européen.
« À l’heure où l’Europe défend avec fierté et fermeté l’intégrité territoriale totale et inconditionnelle de nos amis ukrainiens, nous devons veiller à ce qu’il n’y ait pas de demi-mesure dans notre engagement avec le Sud, le Sud dans lequel notre propre avenir est susceptible de s’inscrire », conclut Mme Valenciano.
LR/MAP