L’écrivain français Jean-Jacques Tatin-Gourier a présenté, à Fès, son nouvel ouvrage «Fès 1912: le Maroc réfractaire au Protectorat. Une mémoire coloniale au carrefour des cultures».
Le livre, publié aux Editions «Le Manuscrit», s’articule autour de trois axes. Le premier concerne la mise en situation justifiée par la commémoration de la ville de Fès en 2012 et par les discussions autour du rôle du général Lyautey durant cette période du protectorat. Les deux autres axes portent sur la mémoire coloniale des événements de Fès en 1912 et le contexte de l’écriture littéraire touristique et coloniale produite sur fond des événements historiques.
Jean-Jacques Tatin-Gourier insiste particulièrement sur le rôle qu’a joué en 1924-1925 la guerre du Rif sur cette résurgence de la représentation de Fès «ville dangereuse». Un parcours de l’abondante littérature touristique et patrimoniale consacrée à Fès au début des années 1930 montre comment, par-delà les clichés touristiques, le souvenir des émeutes de 1912 demeure indélébile.
Jean-Jacques Tatin-Gourier a également souligné le caractère éclaté de la remémoration du centenaire en 2012: commémoration officielle mais très discrète en France, célébration officielle en Espagne (et soulevant de nombreuses critiques au Maroc), remémoration dans la presse francophone marocaine et questionnement des catégories qui président à l’histoire contemporaine du Maroc (Protectorat/ colonisation/ indépendance).
Jean-Jacques Tatin-Gourier enseigne à l’université François Rabelais à Tours. Il est directeur du laboratoire Interactions culturelles. Il avait travaillé à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines Dhar El Mehraz de Fès, au département de langue et littérature françaises.
HD