Le président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Driss El Yazami, a mis en avant, jeudi à Paris, l’expérience du Royaume en matière de promotion de l’investissement de sa diaspora.
S’exprimant lors d’un panel sous le thème “Comment les gouvernements et les dirigeants du secteur public africain peuvent-ils favoriser les investissements de la diaspora ?”, tenu dans le cadre d’une rencontre à l’initiative notamment de l’OCDE à l’occasion de la Journée de l’Afrique, M. El Yazami a indiqué que la politique marocaine concernant la diaspora a commencé dès le début des années 1990, relevant que celle-ci a connu une nouvelle impulsion grâce au discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du 20 août 2022.
Diverses initiatives gouvernementales, menées avec le gouvernement ou lancées par des associations de la diaspora ainsi que des politiques et des mesures incitatives ont été mises en place par le Royaume pour mobiliser les compétences et les ressources de sa diaspora, a-t-il ajouté.
Il, dans ce sens, souligné que le Royaume accorde une place de choix aux MRE dans le cadre de la nouvelle charte de l’investissement. “Cette importante réforme concerne aussi bien le dispositif de soutien à l’investissement proprement dit que les mesures tendant à renforcer l’attractivité du Royaume”, a-t-il fait savoir, affirmant que les investissements des Marocains du monde sont dûment concernés.
Il a aussi mis en avant l’exemple de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) et de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) qui ont vu le jour dans le but de mettre en œuvre la stratégie de l’État dans le développement des investissements nationaux et étrangers.
Le responsable a également noté qu’au cours des trente dernières années, de nombreuses associations de la diaspora ont été créées, dans l’ambition de répondre aux besoins de leurs membres pour contribuer au développement du Maroc.
Il a, par ailleurs, souligné que le renouvellement des politiques publiques touchant à la diaspora, comme toute autre politique publique, est une nécessité incontournable pour répondre aux défis évolutifs des communautés expatriées.
Et de poursuivre que compte tenu des besoins et attentes des membres de ces communautés, il est essentiel de “remettre en question les approches existantes, d’innover et d’adapter nos politiques pour garantir leur pertinence et leur efficacité à long terme”.
De son côté, le Consul général de Côte d’Ivoire en France, ancien directeur général des Ivoiriens de l’étranger, Issiaka Konate, a indiqué que les investissements des diasporas en Afrique, qui regorge de valeurs et de ressources “incroyables”, revêtent une importance considérable pour le développement économique et social du continent.
La persévérance et la patience sont des qualités indispensables pour la diaspora lorsqu’elle investit en Afrique, a-t-il fait observer, notant que ces caractéristiques sont nécessaires en raison des défis et des obstacles auxquels elle peut être confrontée tout au long du processus d’investissement.
Les diasporas, a-t-il dit, représentent aussi une source importante de connaissances et de compétences dans plusieurs domaines pour leurs communautés d’accueil.
Pour sa part, Namira Negm, ambassadrice et directrice de l’Observatoire africain des migrations, qui intervenait à distance, a souligné que les ressources de l’Afrique ne se limitent pas seulement à ses richesses naturelles, faisant observer que la population africaine est l’une des plus jeunes au monde, avec une grande proportion de jeunes âgés de moins de 35 ans.
Cette jeunesse démographique représente un atout considérable pour le continent, a-t-elle dit, relevant que celle-ci offre un vaste réservoir de talents, de créativité et d’énergie, qui peut être mobilisé pour stimuler l’innovation, l’entrepreneuriat et le développement économique.
Mme Negm a également souligné la nécessité de trouver des moyens efficaces pour aider les Africains à investir et développer leurs projets, notamment à travers la coopération internationale, ajoutant que cette collaboration internationale peut jouer un rôle déterminant en apportant un soutien financier, technique et institutionnel aux entrepreneurs africains, créant ainsi un environnement propice à la croissance économique et au développement durable sur le continent.
Organisé par le Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et Minnesota Africans United (MAU), cet événement placé sous le thème “Diaspora africaine, commerce et investissement: quels impacts économiques et sociaux ?” a réuni des dirigeants, des décideurs politiques, des hommes d’affaires et des groupes diasporiques.
La rencontre a constitué une occasion pour partager l’expérience de diasporas engagées dans le développement du secteur privé, et discuter des bénéfices mutuels pour leurs pays d’origine en Afrique et leurs pays d’accueil.
LR/MAP