Mineur tué par la police | La France redoute l’embrasement

Deux jours après la mort d’un mineur de 17 ans tué par un tir de la police lors d’un contrôle routier, la situation ne cesse de s’envenimer en France, avec de nouvelles violences urbaines dans plusieurs villes, laissant planer le spectre d’un embrasement de la situation.

Les violences qui ont éclaté, mardi soir, à Nanterre et dans plusieurs communes d’île de France, quelques heures après le drame, se sont propagées la nuit suivante à d’autres villes, rappelant les trois semaines d’émeutes urbaines qui ont embrasé les banlieues françaises à partir de la mort de deux jeunes le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois.

Ainsi, dans la nuit de mercredi à jeudi, de nouveaux affrontements ont eu lieu dans plusieurs communes d’Ile-de-France ainsi qu’à Villeurbanne, Nantes, lyon ou Toulouse, en réaction à la mort du jeune Naël.

Des dizaines de véhicules notamment de la police ont été incendiés, des commissariats, mairies et écoles attaqués ou incendiés. Ces affrontements ont débouché sur l’interpellation de 150 personnes, a annoncé, jeudi matin, le ministre de l’Intérieur.

Conscients de la gravité de la situation, plusieurs responsables gouvernementaux ont multiplié les appels au calme et à la retenue mercredi pour éviter au pays le pire. Le président Emmanuel Macron a lancé « un appel au calme » mercredi depuis Marseille, disant vouloir éviter « tout embrasement » après les vives tensions entre des habitants des Hauts-de-Seine et les forces de l’ordre.

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Alors que la mère de la victime a appelé sur les réseaux sociaux à une marche blanche et “de révolte” jeudi à partir du siège de la préfecture de Nanterre, la Première ministre Elisabeth Borne a souhaité dans un tweet que “l’exigence absolue de vérité permette à l’apaisement de l’emporter sur la colère”.

Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a appelé « au calme et à la vérité de l’enquête judiciaire », redoutant l’embrasement de la situation.

Toutefois, leurs appels n’ont pas eu l’effet escompté auprès des populations, notamment des banlieues, qui dès la tombée de la nuit sont sorties manifester leur colère et indignation face au drame du jeune Naël.

Ce jeudi matin, une cellule interministérielle de crise (CIC) a été mise en place à Beauvau, siège du ministère de l’Intérieur, pour faire un point de situation et « préparer les prochains jours ».

D’après les médias de l’hexagone, décréter l’état d’urgence et l’instauration de couvre-feu figurent parmi les scénarios envisagés pour juguler la situation et éviter que la situation ne se détériore davantage.

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La séquence vidéo tournée par un amateur montrant un adolescent se faire tirer à bout portant par un policier a choqué la France et suscité l’indignation et la colère de la population et de la classe politique, au sujet des violences policières.

Selon la version policière, un agent à moto de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris aurait fait feu alors que le jeune automobiliste lui aurait foncé dessus.

Toutefois, cette vidéo montre une autre réalité qui contredit partiellement cette version, posant dès lors la question de la légitime défense avancée par le policier.

En effet, la séquence montre deux policiers en train de contrôler une voiture. L’un d’entre eux, debout, accoudé sur le pare-brise, tient le conducteur en joue avec son pistolet et tire à bout portant depuis le côté du véhicule quand le conducteur redémarre. La voiture finit sa course quelques dizaines de mètres plus loin, encastrée dans un poteau.

LR/MAP

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