Le Maroc a pris de manière proactive des mesures immédiates pour faire face à la pénurie d’eau (Baraka)

Le Maroc a pris de manière proactive des mesures immédiates pour faire face à la pénurie d’eau, à travers des projets structurés dans un cadre participatif, a affirmé, jeudi à Fès, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka.

“Afin de s’adapter à l’impact du changement climatique sur les ressources en eau, le Royaume a pris de manière proactive des mesures immédiates pour faire face à la pénurie d’eau, programmant et activant des projets structurés dans un cadre participatif entre tous les secteurs et institutions concernés par l’eau, ainsi que le secteur privé, compte tenu de son expérience dans la réalisation de grands projets”, a souligné M. Baraka qui s’exprimait à l’ouverture de la 3ème Conférence Internationale Eau et Climat (CIEC3).

Le Maroc fait face, comme la plupart des pays du monde, notamment les pays de la Méditerranée, à des contraintes liées à la rareté des ressources en eau et à l’irrégularité de leur répartition dans le temps et dans l’espace, a rappelé le ministre, estimant que cette situation est appelée à s’aggraver à l’avenir, du fait de la hausse des températures et de la diminution des apports en eau.

Le responsable gouvernemental a indiqué que le Royaume œuvre également pour la concrétisation de l’Accord de Paris sur le climat et pour atteindre les Objectifs de Développement Durable dans le domaine de l’eau, ajoutant que ces engagements se traduisent par les grands efforts qui ont été déployés, notamment l’intégration du changement climatique dans les politiques de développement des secteurs clés de l’économie nationale.

Et de souligner qu’”en application des hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, nous sommes en train d’actualiser la politique de l’eau pour s’adapter au changement climatique en accélérant le rythme de réalisation des projets avec l’application de l’intégration des programmes des secteurs impliqués dans le domaine de l’eau à travers la même approche adoptée dans le développement des ressources en eau conventionnelles, et avec un tournant décisif pour la mise en œuvre de projets de mobilisation des ressources en eau non-conventionnelles”.

Le gouvernement œuvre, aussi, a-t-il fait savoir, à réaliser un important programme de projets de dessalement d’eau de mer pour toutes les villes côtières afin d’assurer l’eau potable et l’eau industrielle ce qui va permettre de réduire la pression sur les ressources en eau conventionnelles du pays, et d’allouer cette eau aux régions intérieures pour garantir l’eau potable à la population et répondre aux besoins en eau d’irrigation des grands, moyens et petits périmètres équipés.

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Après avoir mis l’accent sur les efforts pour le renforcement de l’intégration de l’approche genre dans la politique de l’eau, le ministre a indiqué que la gestion intégrée des ressources en eau au Maroc, institutionnalisée par la mise en application de la Loi 10-95 de l’Eau est un outil efficace pour établir des programmes et des projets d’adaptation au changement climatique au niveau du bassin versant et au niveau national.

Dix agences de bassins hydrauliques ont été créées sur le territoire national et leurs missions renforcées par la loi 36-15 relative à l’eau, a-t-il expliqué, ajoutant que cette loi a renforcé le cadre institutionnel par la création du Comité de Bassin et a donné une forte impulsion aux plans directeurs d’aménagement intégré des ressources en eau dans les bassins, étant donné que leur élaboration se fait d’une façon participative avec tous les acteurs du secteur de l’eau, y compris les associations de la société civile.

L’objectif étant, selon lui, d’étudier les ressources en eaux de surface et souterraines, la réutilisation des eaux usées traitées et le dessalement de l’eau de mer dans le contexte de la gestion intégrée de ces eaux et de l’économie de l’eau, ainsi que les aspects financiers et législatifs nécessaires à la meilleure mise en œuvre de ces plans à l’horizon des 30 prochaines années.

La loi sur l’eau a, également, posé les conditions nécessaires pour l’élaboration du plan national de l’eau, qui est en cours selon la même méthodologie participative pour l’année 2050, a relevé M. Baraka.

S’agissant de cette conférence internationale, le ministre a indiqué que cette rencontre qui s’articule autour du rôle important que joue l’eau dans tous les domaines, et sur l’importance de sa gestion actuelle et future, s’inscrit dans la traduction des directives du Roi Mohammed VI.

Cette conférence est considérée, a poursuivi M. Baraka, comme une pré-conférence à la COP, et ses recommandations concernant les solutions d’adaptation de l’eau au changement climatique devront être soumises au plus haut niveau de la prochaine COP 28, ajoutant qu’il s’agit également d’un événement préparatoire au prochain Forum mondial de l’eau, qui va se tenir à Bali, en Indonésie, en mai 2024.

Depuis l’accueil de la COP22 à Marrakech en 2016, considérée comme la conférence des solutions pour le climat et l’eau après la conférence de Paris, a indiqué le ministre, le Maroc a appelé la communauté internationale à mettre l’eau au cœur des négociations climatiques, et a intensifié sa participation aux conférences sur le climat, pour mettre en avant les enjeux de l’eau et sensibiliser la communauté du climat à la nécessité d’agir en matière d’adaptation dans le secteur de l’eau.

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Dans le même contexte et à l’occasion du Sommet Africain lors de la COP 22, a été annoncée la mise en place du Comité Climat pour le Bassin du Congo, a-t-il rappelé, ajoutant que le Maroc a accompagné sa mise en œuvre pour définir les principes de gestion durable de ce bassin et procédé, également, à l’opérationnalisation du comité climat pour la région du Sahel.

Le Maroc soutient ainsi, toute autre initiative qui vise l’adaptation et s’engage à y contribuer, a souligné le ministre, indiquant que la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) est la méthode adoptée par de nombreux pays au niveau mondial.

Après avoir souligné le “rôle croissant” des organismes des bassins pour atteindre les objectifs escomptés de cette gestion, le ministre a appelé à accélérer “notre action d’adaptation au changement climatique”, en mettant en place des mécanismes clairs, des procédures et une feuille de route pour faire avancer le domaine de l’eau pour la population.

Le ministre a saisi cette occasion pour le lancement officiel de la huitième édition du Grand Prix International Hassan II de l’Eau. Ce prix, créé en mars 2000, à l’initiative conjointe du Royaume du Maroc et du Conseil Mondial de l’Eau, en l’honneur de feu le Roi Hassan II, pour sa vision éclairée et sa sage stratégie dans la gestion intégrée et durable des ressources en eau.

Plus de 500 participants venus du monde entier prennent part à la 3ème Conférence Internationale sur l’Eau et le Climat (CIEC), organisée sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI.

Placée sous le thème “La gestion de bassin, clé pour l’adaptation et l’atteinte des Objectifs de Développement Durable”, cette rencontre internationale qui intervient dans le sillage de la Conférence des Nations Unies sur l’Eau, tenue à New York en mars dernier, et la COP28 qui aura lieu aux Émirats Arabes Unis, sera l’occasion de mettre l’accent sur l’importance d’une meilleure gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans un contexte qui se caractérise par une multitude de défis. L’objectif est de mettre en lumière l’importance de la gestion des ressources en eau au niveau des bassins, en vue de développer des politiques d’adaptation et de résilience face aux impacts du changement climatique, tout en contribuant à la réalisation des Objectifs de Développement Durable.

LR/MAP

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