Les partis de la Majorité ont souligné l’importance de traiter les protestations sociales dans la province d’Al Hoceima, de manière à satisfaire les besoins des populations et le développement. Ils ont par ailleurs mis en garde contre l’instrumentalisation des revendications sociales des citoyens.
Une rencontre de concertation a été tenue, dimanche 14 mai 2017 à Rabat, au cours de laquelle les dirigeants des partis de la majorité (PJD, RNI, UC, MP, USFP et PPS-) ont suivi un exposé du ministre de l’Intérieur, sur la situation qui prévaut dans la province d’Al Hoceima depuis plusieurs semaines.
Des projets tous azimuts
A cette occasion, ils ont affirmé que le droit d’organiser des rassemblements demeure garanti à tous les individus et les groupes, conformément aux dispositions légales en la matière. Ils ont attiré l’attention sur le fait que la loi interdit que les rassemblements dégénèrent en actes portant atteinte à la sécurité des citoyens et à l’intégrité des biens publics et privés.
Rappelant le lancement de chantiers de développement dans les provinces du nord, les partis de la majorité ont invité le gouvernement, avec ses différents départements ministériels, à accélérer la mise en œuvre du Programme de développement spatial de la province d’Al Hoceima (2015-2019), lancé par SM le Roi Mohammed VI le 17 octobre 2015 à Tétouan. Ils ont souligné que la vraie citoyenneté repose sur une équation fondamentale et équilibrée, consistant à jouir de l’ensemble des droits et à s’acquitter pleinement de ses devoirs envers le pays, concernant aussi bien les citoyens que les responsables. Et les leaders des partis de la majorité de relever que les étapes franchies par le Maroc sur la voie de l’édification démocratique constituent une source de fierté et de satisfaction pour l’ensemble des Marocains, ajoutant que leur préservation et leur consolidation exigent que le respect de la loi soit une question irrévocable.
Les partis de la majorité expriment leur ras-le-bol
Dans ce cadre, le président du Conseil national du Parti de la Justice et du Développement (PJD) et chef de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a insisté sur la nécessité de répondre aux revendications sociales des habitants d’Al Hoceima, entre autres villes du Royaume. Il a néanmoins rappelé que rien ne justifie l’atteinte à l’ordre public. Pour sa part, Rachid Talbi Alami, membre du Bureau politique du Rassemblement National des Indépendants (RNI), a affirmé que la situation dans la province d’Al Hoceima a connu «des déviations menées par un groupe manipulé par l’extérieur, avec qui le dialogue n’a pas abouti». «Tous les éléments confirment que les membres de ce groupe sont engagés dans un processus de financement de la part des ennemis de l’intégrité nationale du Maroc», a-t-il déploré.
De son côté, Saïd Amskane, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire (MP), a rappelé que le MP soutient les revendications sociales légitimes, tout en refusant toute instrumentalisation des manifestations à caractère social par les ennemis du Royaume. Driss Lachgar, Premier secrétaire de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) a, quant à lui, expliqué que les revendications et les protestations des habitants d’Al Hoceima doivent se faire dans le respect de la loi en vigueur. Il a précisé que toute violation de cette loi et toute atteinte aux biens publics ou aux libertés n’ont pas de place dans un Etat de droit et d’institutions démocratiques et que de la loi qui doit protéger les droits et les libertés. Dans ce sens, Mohamed Sajid, Secrétaire général de l’Union Constitutionnelle (UC) et Khalid Naciri, membre du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) ont conclu que les revendications sociales ont rapidement pris une autre dimension dans la province d’Al Hoceima.
25 MMDH d’investissements en 12 ans
Pour rassurer les habitants de la région d’Al Hoceima, le wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Yacoubi, a affirmé qu’en l’espace de 12 ans, pas moins de 25 MMDH ont été investis dans le cadre des différents programmes de développement lancés au niveau de la province. Il a qualifié de «colossal» l’effort consenti par l’Etat pour renforcer l’attractivité de la région et améliorer le quotidien de sa population. Outre l’ambitieux programme de développement spatial de la province d’Al-Hoceima (2015-2019), baptisé «Al-Hoceima, Manarat Al Moutawassit», plusieurs autres programmes sont en cours, dont celui relatif à la réduction des disparités territoriales qui mobilise un peu moins de 2 MMDH, a-t-il précisé. En ce qui concerne la santé, outre cinq centres en construction et 24 autres en cours de réhabilitation, la ville d’Al Hoceima, bientôt, aura son Centre hospitalier provincial, dont les travaux ont été lancés, a souligné Yacoubi. Un autre grand hôpital, qui ouvrira ses portes à Imzouren à la fin de l’année en cours, renforcera l’infrastructure sanitaire dans la province, a fait savoir le wali de la région. Il a rappelé que les secteurs de l’éducation et de la formation ne sont pas en reste, puisque trois établissements de formation professionnelle démarreront cette année à Béni Bouayach, Issagen et Targuist. Ils viendront s’ajouter à d’autres déjà opérationnels, à plusieurs écoles spécialisées et à la Faculté des Sciences et Techniques d’Al Hoceima. Yacoubi a également souligné l’importance des projets agricoles prévus dans le cadre d’«Al-Hoceima, Manarat Al Moutawassit». Il a fait état notamment de la plantation de 12.000 hectares d’arbres fruitiers, au vu du grand succès de cette filière au niveau de la province. S’agissant de la promotion de l’investissement et de l’emploi, Mohamed Yacoubi a indiqué qu’un effort important a été fourni depuis des années à Al Hoceima, pour rendre la région attractive. Il a souligné que la région bénéficie d’un intérêt particulier de la part du Souverain et de l’Etat, en vue de lui donner la place qui est sienne dans le concert des villes développées.
Mohcine Lourhzal