La police est intervenue, dimanche 21 mai à Rabat, pour empêcher la tenue du congrès extraordinaire de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), considéré par la justice comme étant illégal. Hamid Chabat a réagi en lançant de graves accusations…
L’intervention de la police est intervenue après la bataille judiciaire que ce sont livrée Enaam Miyara, soutenu par Hamdi Ould Errachid (anti-Chabat) et Mohamed Kafi Cherrat, protégé de Hamid Chabat.
Miyara obtient gain de cause
Cette bataille s’est soldée par une décision judiciaire, en date du 19 mai 2017, en faveur de Miyara qui a même reçu le récépissé prévu par la loi pour remplir sa fonction de SG de l’UGTM.
Sachant qu’il n’avait pas le droit de se réunir avec les siens au siège de l’UGTM, Hamid Chabat a décidé, après moult concertations avec les membres de son clan, d’organiser le Congrès extraordinaire de l’UGTM au «Zenith Center», ce 21mai à Rabat. Il avait été élu secrétaire général et Kafi Cherrat secrétaire général-adjoint…
Il a alors été pris de court, en constatant l’intervention des forces de l’ordre venues le déloger de la salle. C’est alors que Chabat s’est attaqué aux représentants de l’Etat. «Allah Akbar, a-t-il scandé à plusieurs reprises, repris en chœur par les siens, le tout à la manière des islamistes. Si nous mourrons, nous et nos enfants, sachez que ce seront les services sécuritaires et le ministère de l’Intérieur qui seront derrière notre mort. Et ils seront directement responsables de ce qui m’arriverait», s’est-il écrié, dans un état second.
Chabat, qui était entouré par ses partisans surexcités, n’a pas justifié ses accusations gravissimes, qui ne sont pas les premières. Il avait récemment évoqué les «morts de Oued Cherrat», un article paru sur le site du parti laissant entendre que la mort du député Zaïdi et du ministre Baha pouvait ne pas être naturelle…
Et d’ajouter, poursuivant son incroyable réquisitoire: «Ce qui arrive aujourd’hui est un retour à l’ère d’Oufkir qui complotait contre la Nation, le peuple et l’institution monarchique… Nous savons qui est Oufkir d’aujourd’hui…». Puis, soufflant le chaud et le froid: «Nous sommes des monarchistes et nous ne sommes pas des oppresseurs. Vive le Roi!».
La DGSN met les points sur les i
Refusant la tentative menée par Hamid Chabat et ses alliés, visant à contourner le caractère juridique et judiciaire du dossier UGTM, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) a fait savoir dans un communiqué: «L’intervention des forces publiques s’inscrivait dans le cadre de la mobilisation pour l’exécution d’une décision en référé, émise par une autorité judiciaire compétente sur la base d’une ordonnance écrite du parquet compétent ès-qualités et doté de la compétence territoriale». La même source a démenti de manière catégorique les allégations et les diffamations à l’encontre de ses services et de ses fonctionnaires de la part des participants à cette rencontre de l’UGTM, considérant que les insinuations et les graves accusations colportées à leur égard constituent une atteinte manifeste à la considération personnelle due à ses fonctionnaires et un outrage envers un corps constitué. La DGSN a affirmé qu’elle se réserve le droit de recourir à la justice.
Au Parlement, le Pjdiste Mustapha Ramid a défendu Chabat, critiquant l’intervention des forces de l’ordre. Vrai point de vue de l’ex-ministre de la Justice et actuel ministre d’Etat, ou politique politicienne…?
ML