Les Assemblées annuelles de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) constituent une opportunité unique d’échanger au niveau international sur les réformes nécessaires face aux défis globaux, a indiqué le Gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB), Pierre Wunsch.
Dans une interview accordée à la MAP à l’occasion de la tenue à Marrakech de cet événement, qui se poursuit jusqu’au 15 octobre, M. Wunsch a affirmé que ces Assemblées représentent “une opportunité unique d’échanger au niveau international et de s’accorder sur les réformes et les actions à entreprendre” face aux défis globaux, tels que la résilience climatique, la digitalisation, l’émergence des cryptomonnaies ou encore le développement d’une croissance durable et inclusive.
Ces défis, qui coïncident avec un contexte de tensions géopolitiques, ne peuvent être résolus que par des actions coordonnées au niveau international, a-t-il souligné.
“Face aux importants changements géopolitiques et économiques, le multilatéralisme reste le moyen le plus efficace de régir les relations mondiales d’une manière qui profite à tous”, a insisté le responsable.
Pour ce qui est de la conjoncture économique mondiale actuelle et des perspectives pour les prochaines années, le Gouverneur de la BNB a dit partager largement les nouvelles perspectives macroéconomiques du FMI, qui a légèrement revu à la baisse les prévisions de croissance mondiale pour 2023 et 2024 (-0,1 ppt par rapport à juillet 2023).
“Cela s’explique principalement par une révision à la baisse des perspectives pour la Chine, en raison de la crise du secteur immobilier”, a-t-il indiqué, notant que la croissance mondiale attendue est l’une des plus faibles enregistrées depuis 1970, et que les perspectives à moyen terme sont également moroses.
“Le principal problème d’un environnement de croissance aussi faible est qu’il ralentit considérablement le rythme de la convergence entre les économies émergentes et en développement, et les économies avancées”, a-t-il alerté.
M. Wunsch a aussi pointé les facteurs de risque importants pour les perspectives économiques, comme la persistance de l’inflation sous-jacente, un possible nouveau resserrement de la politique monétaire, la détérioration de l’évolution économique en Chine et la volatilité accrue des prix des denrées alimentaires.
“Les tensions géopolitiques actuelles sont également susceptibles d’affecter les prix des matières premières et de l’énergie. L’incertitude qui plane aujourd’hui sur l’économie mondiale est grande”, a-t-il averti.
-Propos recueillis par Hicham Boumehdi-
LR/MAP