Conflit israélo-palestinien | Gaza, un enfer sur terre

Israël s’est retirée de la bande de Gaza en 2005 et a évacué les colonies qui s’y trouvaient. Malgré ce retrait, l’armée israélienne a multiplié les attaques militaires dans ce territoire. La plupart d’entre elles ont duré plusieurs semaines, causant la mort de milliers de civils palestiniens. 

La bande de Gaza, qui est la zone la plus densément peuplée au monde, habitée par près de deux millions et demi de Palestiniens, a été soumise à plusieurs attaques israéliennes au fil des ans, certaines au cours desquelles Israël a assassiné des dirigeants de mouvements de libération palestiniens, et d’autres au cours desquelles elle a cherché à récupérer ses captifs, notamment Gilad Shalit, détenu par le Hamas en juin 2006. Après que le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en juin 2007, Israël a déclaré Gaza «entité hostile», deux mois plus tard (septembre 2007). En octobre de la même année, un siège complet sera imposé à ce territoire. S’ensuivront plusieurs guerres successives dont Gaza et ses habitants, paieront un lourd tribut.

Plomb durci (2008-2009)

Le 27 décembre 2008, Israël déclenche une guerre dans la bande de Gaza, qu’elle a appelée «Opération Plomb durci». La résistance palestinienne dans la bande a répondu par une opération qu’elle a appelée «La bataille d’Al-Furqan». L’objectif fixé par l’armée israélienne était de mettre fin à la présence du Hamas à Gaza, éliminer la résistance palestinienne et l’empêcher d’attaquer Israël avec des missiles. L’objectif était également d’atteindre l’endroit où la résistance cachait le soldat israélien, Gilad Shalit. L’agression israélienne s’est poursuivie pendant 23 jours, s’arrêtant le 18 janvier 2009, période au cours de laquelle le Tsahal a utilisé des armes interdites par le droit international, telles que le phosphore blanc et l’uranium appauvri, sans parler des tonnes de bombes larguées que Gaza et ses habitants. En guise de riposte aux attaques israéliennes, la résistance palestinienne a ciblé «l’enveloppe de Gaza», une zone de 17 kilomètres composée de colonies israéliennes, avec des missiles dont certains ont atteint pour la première fois les villes d’Ashdod et de Beer Sheva (Bir Assabaa), située à 70 km à l’ouest de Jérusalem. Cette guerre a fait plus de 1.430 martyrs palestiniens, dont plus de 400 enfants et 240 femmes, outre 5.400 blessés. Plus de 10.000 maisons ont été totalement ou partiellement détruites. A son tour, Israël a reconnu la mort de 13 Israéliens, dont 10 soldats.

Pilier de défense (2012)

Israël l’a appelé la «Pilier de défense» et la résistance palestinienne a répondu par la bataille des «pierres de schiste». Cette guerre a débuté le 14 novembre 2012 et a duré 8 jours. Son objectif était de détruire les sites où les combattants palestiniens stockaient leurs missiles. Cette opération a commencé par l’assassinat d’Ahmed Al Jaabari, Commandant des Brigades Azeddine Al Qassam, branche militaire du mouvement Hamas. Près de 200 Palestiniens ont trouvé la mort dans cette agression. Parmi eux, figuraient 42 enfants et 11 femmes. Pas moins de 1.300 civils palestiniens ont été blessés, tandis que 20 Israéliens ont été tués et 625 autres blessés, selon les médias israéliens. Les factions de la résistance ont répondu avec plus de 1.500 missiles, dont certains avaient une portée supérieure à 80 kilomètres, certains ont atteint Tel-Aviv. Du côté israélien, deux soldats ont été tués. Le 21 novembre 2012, un cessez-le-feu a été conclu et un accord de trêve a été annoncé.

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Bordure protectrice (2014)

Le 7 juillet 2014, Israël lance une opération appelée «Bordure protectrice» et la résistance a répondu par la bataille «Al-Asf Al-Maakoul» (Paille Mâchée). La confrontation a duré 51 jours, au cours desquels l’armée israélienne a lancé plus de 60.000 raids sur la bande de Gaza. La guerre a éclaté après qu’Israël a assassiné 6 membres du mouvement Hamas, affirmant qu’ils étaient derrière l’enlèvement et le meurtre de 3 colons en Cisjordanie occupée, ce que le Hamas a démenti. L’une des raisons de cette confrontation était que les colons avaient kidnappé l’enfant palestinien, Muhammad Abu Khudair l’avaient torturé et brûlé vif. L’actuel Premier ministre Benjamin Netanyahu qui occupait le même poste à l’époque, dira que l’objectif de l’opération israélienne était de détruire le réseau de tunnels souterrains construits par la résistance à Gaza. L’attaque contre Gaza en 2014, a fait plus de 2.300 morts et pas moins de 11.000 blessés dans les rangs des palestiniens. Dans cette guerre, le mouvement de résistance Azeddine Al Qassam a lancé plus de 8.000 missiles, dont certains ont visé pour la première fois les villes de Haïfa, Tel-Aviv et Jérusalem, provoquant la suspension des vols à l’aéroport de Tel-Aviv.

Cri de l’aube (2019)

Au petit matin du 12 novembre 2019, la population Gazaouie s’est réveillée sur le son d’une explosion avec un missile lancé depuis un drone israélien, visant le commandant de la région nord des Brigades Al Qods, (aile armée du mouvement du Jihad islamique), Bahaa Abou Al Ata assassiné lui et sa femme, alors qu’ils se trouvaient dans leur domicile à l’est de Gaza. Le mouvement du Jihad islamique a répondu à ce meurtre par une opération qui a duré quelques jours et a été baptisée «Cri de l’aube», au cours de laquelle il a tiré plusieurs roquettes sur des sites et des villes israéliennes. Alors qu’Israël a caché ses pertes humaines et matérielles dues aux missiles de la résistance, ses frappes aériennes sur Gaza ont entraîné la mort de 34 Palestiniens et la blessure de plus de 100 autres, dont des militants des Brigades Al Qods et un grand nombre de civils.

Opération Gardien des murs (2021)

La bataille de «Sayf Al Qods» ou épée de Jérusalem qu’Israël appelle opération «Gardien des murs», a éclaté après que les colons se sont emparés des maisons des habitants de Jérusalem dans le quartier de Sheikh Jarrah, ainsi qu’en raison de l’assaut mené par l’armée israélienne sur la Mosquée Al Aqsa. La résistance palestinienne a lancé plus de 4.000 missiles sur des villes en Israël, dont certains avaient une portée supérieure à 250 kilomètres, et visaient l’aéroport de Ramon, tuant 12 Israéliens et en blessant environ 330 autres, selon les médias israéliens. Cette guerre a fait environ 250 morts palestiniens et plus de 5.000 blessés. Israël a également bombardé plusieurs tours résidentielles et annoncé la destruction d’environ 100 kilomètres de tunnels à Gaza. Le cessez-le-feu a été obtenu grâce à la médiation et aux pressions internationales.

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True Dawn (2022)

Le vendredi 5 août 2022, Israël a assassiné le commandant de la région nord des Brigades Al Qods à Gaza, en le visant avec un drone à l’intérieur d’un appartement résidentiel de la «Tour Palestine» dans le quartier d’Al Rimal. Israël a appelé cette opération «True Dawn». Le mouvement du Jihad Islamique a répondu par une opération appelée «Unité» au cours de laquelle il a tiré des roquettes sur des villes israéliennes, tout en expliquant qu’il s’agissait d’une opération conjointe avec les Brigades de résistance nationale, les Brigades Al Moujahidine et des Martyrs d’Al Aqsa.  Le ministère de la Santé de la bande de Gaza avait indiqué que le nombre de martyrs dans cette attaque israélienne avait atteint 24, dont 6 enfants, tandis que 203 ont été blessés à des degrés différents.

Epées de fer (2023)

Samedi 7 octobre 2023, le Hamas lance une opération appelée «Déluge d’Al Aqsa» contre Israël, comprenant une attaque terrestre, maritime et aérienne, ainsi qu’une infiltration dans plusieurs colonies autour de la bande de Gaza. Cette opération est inédite puisqu’elle comprenait une incursion sur le sol israélien avec des commandos infiltrés par la mer, les airs et la terre, et des prises d’otages d’une ampleur jamais vue à ce jour (plus de 200). Muhammad Al Deif, leader des Brigades Azeddine Qassam, la branche militaire du Mouvement de résistance islamique a indiqué dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, que cette opération était une réponse aux violations israéliennes continues de la mosquée Al-Aqsa et des lieux saints islamiques de la ville de Jérusalem. Israël a répondu en déclarant «l’état de guerre» et a lancé une opération militaire appelée «Epées de fer». Depuis (et à l’écriture de ces lignes, le 20 octobre 2023), le Tsahal mène un intense bombardement aérien sur la bande de Gaza. En une dizaine de jours, le nombre de morts israéliens a dépassé les 1.200 et plus de 3.000 ont été blessés, tandis qu’à Gaza, il y a eu plus de 3.000 morts et les blessés ne se comptent plus, tandis que les bombardements israéliens ont détruit de nombreux bâtiments résidentiels et installations vitales. Dernier en date, l’hôpital «Al Maamadani». Ce nouveau massacre qui a franchi toutes les limites de l’horreur et de l’inhumain a fait plus de 500 morts parmi les civils palestiniens.

En 2021, le Secrétaire Général des Nations-Unies, Antonio Guterres, avait déclaré que «s’il y a un enfer sur terre, c’est la vie des enfants à Gaza». La question qui se pose aujourd’hui est de savoir jusqu’où Israël qui  bombarde sans pitié Gaza peut-il aller? La question reste ouverte, quoique l’expérience ait montré qu’en Palestine en général et à Gaza en particulier, l’horreur et la persécution ne connaissent pas de limites.

Mohcine Lourhzal

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