Procès de Gdeim Izik : Démenti formel des allégations de l’ACAT

Procès de Gdeim Izik : Démenti formel des allégations de l’ACAT

Suite à un communiqué rendu public ce mardi 13 juin 2017, dans lequel l’ACAT (Action des Chrétiens contre la Torture) donne sa version des faits concernant le retrait de la défense des accusés dans le procès de Gdeim Izik, l’Association des familles et amis des victimes de Gdeim Izik a immédiatement réagi, dénonçant une version mensongère, diffusée sciemment à l’occasion de la visite au Maroc du Président français, Emmanuel Macron. Voici le communiqué intégral de l’Association des familles et amis des victimes de Gdeim Izik:

L’Association des familles et amis des victimes des exactions commises au camp Gdeim Izik le 8 novembre 2010 a pris connaissance du communiqué du 13 juin 2017 diffusé par l’ACAT (Action des Chrétiens contre la Torture) sur son site internet, ainsi que de la plainte déposée par la même association auprès de plusieurs rapporteurs spéciaux de l’Organisation des Nations Unies.

L’Association des familles et amis des victimes de Gdeim Izik exprime sa surprise quant aux mensonges que diffuse l’ACAT.

Au sujet de la décision de retrait des avocats français, l’ACAT affirme que le «président a annoncé qu’il faisait acter d’office leur retrait –ainsi que celui de leur confrère français Mr Joseph Breham, absent ce jour-là- et a ordonné leur expulsion de la salle d’audience». Déjà le 17 mai 2017, Madame Legeay, responsable du suivi du dossier au sein de l’ACAT, avait affirmé que «deux avocates françaises qui avaient demandé un temps de réflexion ont été destituées par le président qui a ordonné leur expulsion de la salle».

Mais où va la France?

Les faits se sont déroulés de façon très différente: lorsque les deux avocates françaises présentes à l’audience ont annoncé leur intention de se retirer le 16 mai 2017, elles ont obtenu du président la possibilité de sortir des bâtiments de la Cour d’appel pour se concerter par téléphone avec Mr Joseph Breham. Elles ont ensuite communiqué leur décision de se retirer de la défense des accusés. Ce n’est qu’après que le président a pris acte de leur décision -donc alors qu’elles n’étaient plus avocates des accusés- qu’elles ont irrégulièrement tenté de prendre la parole et de provoquer un incident. Le président leur a demandé de prendre place dans le public, sans qu’aucune violence n’ait été commise à leur encontre.

L’Association des familles et amis des victimes de Gdeim Izik relève également que l’ACAT diffuse depuis plusieurs mois les allégations des accusés sans jamais les vérifier.

Ainsi, la plainte déposée auprès de plusieurs rapporteurs spéciaux de l’Organisation des Nations Unies affirme que Monsieur Asfari a été enlevé le 7 novembre 2010. Or, les interrogatoires des deux témoins qu’il a lui-même cités ont donné deux versions contredisant ses propres allégations quant au lieu et aux circonstances de ce soi-disant enlèvement, tandis que plusieurs témoignages concordants ont confirmé qu’il était présent au camp le 7 novembre et le matin du 8 novembre 2010, date à laquelle il a été arrêté.

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Enfin, s’agissant des actes de torture dont les accusés ont prétendu avoir été victimes, leur existence n’est pas démontrée par les expertises effectuées à la demande de la Cour d’appel conformément au Protocole d’Istanbul. Toute personne de bonne foi devrait se demander s’il est possible d’accorder la moindre crédibilité à des allégations qui ne sont apparues que plusieurs années après les évènements, alors qu’aucun des accusés n’avait déposé préalablement la moindre plainte devant les juridictions marocaines.

Pour rappel, la torture est très sévèrement réprimée au Maroc (articles 231-1 à 231-8 du Code pénal). S’agit-il d’autre chose que d’une stratégie de la défense visant à empêcher la Cour d’appel de Rabat-Salé d’examiner sereinement les actes reprochés aux  accusés ?

L’Association des familles et amis des victimes de Gdeim Izik a l’intention de réagir par tous les moyens, y compris judiciaires, contre cette tentative indigne de manipulation de l’opinion publique à l’occasion de la visite du Président de la République française, Monsieur Emmanuel Macron, au Royaume du Maroc.

L’Association des familles et amis des victimes de Gdeim Izik

Rabat, le 14 juin 2017

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