Le Maroc à l’UA : Une action en amont pour la migration

Le Maroc à l’UA : Une action en amont pour la migration

Dans le discours lu en son nom par SAR le Prince Moulay Rachid, Sa Majesté le Roi a relevé, parmi les défis auxquels le Continent est aujourd’hui appelé à faire face, celui du contrôle des flux migratoires.

En effet, le contrôle de ces flux est, à lui seul, garant de stabilité aussi bien à l’échelon du continent qu’à l’échelon international, particulièrement en Europe. Relevant la grande perte qui affecte l’Afrique sur le plan de la jeunesse, le Souverain a fait savoir que «l’Afrique perd ses jeunes, par la migration légale ou illégale». Et Sa Majesté de faire remarquer que «cette déperdition est injustifiable». Se demandant si le destin des jeunes est au fond des eaux de la Méditerranée et si leur mobilité doit devenir une hémorragie, le Roi a souligné qu’il appartient, aujourd’hui, aux chefs d’Etat de gérer cette migration pour en faire un atout, d’autant que les milliers de jeunes africains qui tentent clandestinement de gagner la rive nord de la Méditerranée, à la recherche d’une vie meilleure, avec tous les risques que connaît une telle aventure, sont, estime encore Sa Majesté, «des hommes de valeur, des ressources humaines pour notre Continent».
Le Souverain a relevé dans ce sens qu’il soumettra, en sa qualité de «Leader, désigné lors du 28ème Sommet, sur la question de la migration», une contribution axée sur la nécessité de développer une Vision africaine commune sur la migration, ses enjeux et ses défis. «Il s’agit avant tout de modifier nos perceptions face à la migration, de l’aborder, non comme une contrainte ou une menace, mais comme une force positive. De tous temps, la migration n’a-t-elle pas été un facteur de rapprochement entre les peuples et les civilisations?», a noté Sa Majesté, relevant que le traitement du défi de la migration requiert une approche novatrice qui permette d’évaluer les causes et l’impact et d’envisager des solutions, notamment par la création de synergies entre les politiques de développement et de migration.
Le Souverain a ainsi appelé à travailler conjointement à l’élaboration d’un Agenda africain sur cette thématique. Cet agenda articulerait «une vision commune des voies et des moyens de traiter la question de la migration au sein de notre Continent et dans les instances internationales».

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Et le Maroc passe à l’action

L’action du Maroc, quant à la question de la migration, est là depuis longtemps. Le Royaume agit en amont et vise surtout un futur meilleur. Aujourd’hui, cette vision intègre un agenda qui se veut géographiquement plus vaste, vu qu’elle assure sa continuité dans un cadre global, en l’occurrence celui de tout le continent. Ce dernier tirera le meilleur de ses potentialités, car il regorge d’atouts immenses. Compte tenu de ce constat, le Maroc veut contribuer à l’émergence de cette Nouvelle Afrique. «L’Afrique doit se tourner vers son avenir avec détermination, en comptant essentiellement sur ses capacités propres», relève ainsi Sa Majesté, dont la réaction quant à la question de la migration ne s’est pas trop fait attendre. 

En effet, lors de la cérémonie d’ouverture du 29ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, SAR le Prince Moulay Rachid a remis au chef d’Etat guinéen, Alpha Condé, au nom de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, président en exercice de l’Union Africaine (UA), une note préliminaire intitulée «Vision pour un Agenda africain pour la Migration». Cette note préliminaire se décline en quatre axes fondamentaux.
Le premier axe porte sur les politiques nationales. Ainsi, chaque pays a la responsabilité régalienne de gérer la migration illégale, de lutter contre les trafics de tous genres et de créer les conditions politiques d’intégration des migrants, tout en veillant à la protection de leurs droits. La migration, selon la note, ne doit pas être un instrument de répression.
Quant au deuxième axe, il consiste en une coordination sous régionale, sans laquelle les politiques nationales de gestion de la migration seront vaines. Les différentes sous-régions du continent évoluent à un rythme différencié en termes d’intégration régionale.
Les deux derniers axes renvoient à la perspective continentale et au partenariat international. Ainsi, il est nécessaire d’adopter une perspective continentale qui permet la mise en place d’une stratégique commune de la migration, en vue de surmonter les obstacles et défis que pose la question de la migration aux pays africains.
Pour ce qui est du partenariat international, la note souligne la nécessité, pour les pays africains et l’Union africaine, d’évaluer les défis et les opportunités de la migration et leur donner suite. Devenue un enjeu global, la migration doit faire l’objet de partenariats dans lesquels l’Afrique devra pleinement jouer son rôle.
Devenue un enjeu global et continental, la migration pose certes des défis aux pays africains, mais sa bonne gestion pourrait aussi être porteuse d’opportunités pour le continent.
Selon la note préliminaire, l’Afrique doit parler d’une seule voix au niveau international, défendre une vision commune et mettre en place une gouvernance partagée sur les questions de mobilité.
Selon les estimations des organisations internationales, le nombre de migrants dans le monde a atteint 250 millions en 2016. Les flux Sud-Sud sont plus anciens que les migrations Sud-Nord et représentent 59% de l’ensemble des mouvements migratoires. La distinction traditionnellement opérée entre pays de départ, de transit et d’accueil n’est pas d’actualité.
La migration en Afrique est une migration de travail essentiellement intra-africaine. Tous les pays du continent sont devenus à la fois des pays d’émigration, de transit et d’installation, mais à des échelles variées.
Il est aujourd’hui fondamental qu’à l’échelon international, le continent parle d’une seule voix et développe une approche globale et coordonnée des divers processus de négociations qui le lient aux autres parties prenantes sur les questions migratoires.

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Hamid Dades

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