Les travaux du Segment de haut niveau de la sixième Assemblée de l’ONU-Environnement (ANUE-6), se sont ouverts, jeudi à Nairobi, sous la présidence de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.
Lors de la session d’ouverture de ce segment qui a réuni plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, Mme Benali, en sa qualité de Présidente de l’Assemblée, a mis en avant l’impératif du renforcement du multilatéralisme, en vue de mettre en place des solutions concrètes, intégrées et durables face aux crises environnementales.
Se réjouissant des progrès réalisés en matière d’agenda environnemental mondial, elle a, toutefois, fait remarquer que le monde se dirige rapidement vers le point de non-retour, où le progrès humain est menacé.
“Dans de nombreuses régions du monde, le point de non-retour a déjà été atteint,” a déplorée la ministre, expliquant que 3,2 milliards de personnes, soit 40% de la population mondiale, souffrent d’une dégradation des écosystèmes nécessitant une action immédiate.
“Nous sommes ici pour veiller à ce que le multilatéralisme soit renforcé afin d’apporter des solutions essentielles aux crises environnementales planétaires,” a-t-elle dit, notant que le système multilatéral est soumis à une pression inédite.
A cet égard, elle a rappelé que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné cette urgence dans Son Discours adressé à la COP28 à Dubaï, dans lequel le Souverain a souligné que “les Assemblées Annuelles du FMI-Banque Mondiale à Marrakech ont conclu à un besoin pressant de réformer le multilatéralisme et le financement du développement, deux leviers que l’humanité a créés pour répondre aux défis du 20eme siècle, deux leviers auxquels nous croyons. C’est cette conviction qui anime la présidence marocaine de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement”.
“Cette Assemblée ambitionne de s’engager en faveur d’actions décisives et de solutions crédibles,” a affirmé la Présidente de l’ANUE-6, notant qu’en 2024, il n’y a pas d’autre choix que d’agir plus vite et avec plus d’ambition.
De son côté, le Président kényan William Ruto a souligné que cette Assemblée est la première réunion intergouvernementale mondiale après la COP28, estimant que cette session assume une responsabilité majeure pour réaliser pleinement son programme et démontrer la puissance de la coopération internationale et du multilatéralisme efficace.
Relevant que le système multilatéral existant n’est pas à la hauteur, le chef de l’Etat kényan a souligné l’impératif de rectifier les lacunes qui entrave la mise ne place d’un multilatéralisme efficace.
Selon lui, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) devrait fournir des plateformes pérennes et solides pour l’échange d’informations, de connaissances, de bonnes pratiques et enseignements tirés des accords multilatéraux sur l’environnement, et ce, en vue de favoriser le consensus et améliorer la connexion science-politique.
Pour sa part, la Directrice exécutive du PNUE Inger Andersen a mis en garde contre les menaces environnementales qui s’intensifient, notant qu’il s’agit également d’une époque d’engagements, d’espoir et d’action.
Le mouvement environnemental, tel qu’incarné par cette Assemblée, est plus important, plus fort et plus solidaire que jamais, s’est-elle félicitée, notant qu’il est possible de lutter contre la triple crise planétaire à travers l’unité.
La plénière a également été marquée par des allocutions du Secrétaire générale des Nations Unies Antonio Guterres, du Président de l’Assemblée générale des Nations Unies Dennis Francis et du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Les travaux de la 6ème Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (ANUE-6), qui se sont ouverts lundi au siège du PNUE à Nairobi, sous la présidence du Royaume du Maroc, se poursuivent jusqu’à vendredi.
Présidée par Mme Benali, cette session est consacrée à l’examen et l’adoption de plusieurs résolutions et décisions portant sur le rôle du multilatéralisme et l’importance des actions durables, inclusives et efficaces.
L’Assemblée se réunit tous les deux ans et élit au cours de chaque session un bureau de 10 membres (1 président, 8 vices président et un rapporteur) en respectant le principe de la distribution régionale équitable.
Le Maroc a été élu Président de cette Assemblée lors de l’ANUE-5.2, tenue en mars 2022 pour un mandat de deux ans.
LR/MAP