Aux yeux des majors du secteur de l’industrie pneumatique, le Maroc reste un petit marché. Son parc automobile et son taux de renouvellement n’atteignent pas les volumes qui justifieraient le maintien d’une industrie pneumatique. Depuis, la production a laissé la place aux importations, avec la fermeture successive des usines de General Tire (2002) et de Goodyear (2006). Aujourd’hui, le groupe saoudien, Tijan Petroleum, a fait le pari de réussir là où ces géants mondiaux ont échoué. Le groupe chinois CAMC Engineering (CAMCE), filiale de China National Machinery Industry Corporation (SINOMACH), va construire pour ce dernier une usine de pneus à Kénitra. Cette unité industrielle, dont le coût est estimé par le groupe saoudien à 250 millions de dollars, aura une capacité de production de 3 millions de pneus radiaux semi-acier, pour les voitures particulières et les camions légers. Elle permettra la création de 950 emplois directs dans sa première phase. Les travaux nécessiteront 30 mois. Le contrat pour la construction de cette usine vient d’être signé entre le vice-président de CAMCE, Hu Wei et le vice-président de Tijan Petroleum, Ibrahim Khayat.
Pour l’heure, l’approvisionnement du marché national repose uniquement sur les importations. En provenance de l’Union européenne ou du Quadra(appelé aussi Accord d’Agadir qui regroupe l’Égypte, Tunisie, Jordanie et Maroc), ces importations s’effectuent en exonération de droits de douanes. En effet, la difficulté à constituer une industrie locale avait poussé les pouvoirs publics à accélérer l’ouverturedu marché. Ce qui a exercé une pression concernant la baisse des prix. Les pneus transbordés d’autres pays sont soumis à des droits de douanes un peu élevés. Conséquence: la contrebande qui, auparavant, régnait en maître sur le marché, est actuellement en grosse difficulté.
Sanaa Aaddaj Oudrhiri